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Actualité / Presse

Les faillites d'entreprises en hausse en juillet

23/08/2022

Durant la période de douze mois se terminant fin juillet, 34.653 entreprises ont déclaré une cessation de paiement, soit 23,1% de plus que pour la même période finissant en juillet 2021.

Les défaillances d'entreprises en France ont poursuivi leur lente accélération sur un an au mois de juillet, tout en restant en repli de 32,2 % par rapport à la période précédant le Covid-19, a indiqué mercredi la Banque de France. Durant la période de douze mois se terminant fin juillet, 34.653 entreprises ont déclaré une cessation de paiement, soit 23,1% de plus que pour la même période finissant en juillet 2021. Les défaillances augmentent progressivement, mois après mois : en juin la hausse sur un an était de 15,9 % par rapport à la même période de 2021, selon les données actualisées de la Banque de France, et de 10 % en mai.

La pandémie de Covid-19 a fortement perturbé les chiffres des défaillances, entre le ralentissement de l'activité des tribunaux de commerce et les mesures de soutien à la trésorerie des entreprises qui leur a évité la cessation de paiements. Le nombre de défaillances en France avait chuté à environ 27.000 en 2021, contre plus de 50.000 par an avant la crise sanitaire. Sur le mois de juillet 2022, "le nombre de défaillances reste un peu supérieur à 3.000, comme globalement depuis le début de l'année", indique le bilan mensuel de la Banque de France publié mercredi.

Les très petites et les petites entreprises particulièrement touchées

Les très petites entreprises ont nettement contribué aux défaillances d'entreprises sur douze mois par rapport aux douze mois précédents (+44,4 %) ainsi que les petites entreprises (+36,4 %). Les faillites d'entreprises de taille intermédiaire ont reculé de 39,5 %.

L'hébergement et restauration est le secteur le plus représenté (+34,4 %), devant le transport et l'entreposage (+32,6 %) et l'industrie (+30,2 %). A l'inverse, les activités immobilières (-6,5 %) et l'agriculture, sylviculture et pêche (-1,8 %) ont vu leur nombre de défaillances reculer sur les douze derniers mois par rapport à un an auparavant.

Publié et écrit par CAPITAL avce AFP | Le 10/08/2022 à 10h09


Les faillites augmentent de nouveau dans la construction et concernent surtout les TPE

21/06/2022

ÉCONOMIE. Les défaillances d'entreprises sont reparties à la hausse au mois de mai, d'après la Banque de France. Le secteur de la construction est pénalisé par le phénomène quand l'immobilier résiste. En proportion sur un an, ce sont les très petites structures qui en font les frais, mais les micro-entreprises représentent le plus grand nombre de cessations de paiement.

L'augmentation des faillites se confirme au fil des mois. Depuis le début de l'année, les procédures de cessations de paiement repartent en effet à la hausse après avoir connu, durant la crise du Covid, une période de grande accalmie due à la mise en pause d'une bonne partie de l'économie, du ralentissement des procédures judiciaires, des modifications réglementaires et des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises. Autrement dit, et comme ne cesse de le répéter la Banque de France depuis maintenant deux ans, les chiffres des deux derniers exercices (2021 et 2020) sont à prendre avec des pincettes puisqu'ils ont été enregistrés dans un contexte très particulier.

Partant de là, les statistiques de l'institution monétaire pour le mois de mai 2022 témoignent d'une situation économique bien meilleure qu'avant la crise sanitaire. À la fin du mois dernier, "le nombre de défaillances cumulé sur un an (entre juin 2021 et mai 2022) s'élève à 32.109, soit un repli de 37,2% par rapport à 2019", mais une progression de 9,2% sur un an, indique la Banque de France. Qui ajoute que "le nombre de défaillances en données brutes sur un mois reste voisin de 3.000, comme globalement depuis le début de l'année".

Une conjoncture actuelle plus favorable qu'en 2019

Le secteur de la construction a pour sa part vu 6.687 de ses entreprises se retrouver en cessation de paiement le mois dernier. Une proportion en hausse de 12,9% sur un an... mais qui s'effondre de 39,7% en comparaison à la période précédant la pandémie. Ce qui veut donc dire que les entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics rencontrent actuellement plus de difficultés qu'à la mi-2021, mais qu'ils bénéficient aussi d'une conjoncture bien plus favorable qu'il y a trois ans.

L'immobilier fait preuve d'une résistance encore plus flagrante : avec "seulement" 1.195 défaillances d'entreprises comptabilisées dans ce secteur en mai 2022, les procédures y baissent de 6,7% sur un an, et dégringolent de 26,7% par rapport à 2019.

Les données de la Banque de France fournissent également un détail par tailles d'entreprises. En proportion sur un an, il s'avère que ce sont les très petites structures qui font les frais du retournement de situation (1.247 dossiers, +29,2%) ; à l'inverse, les micro-entreprises représentent le plus grand nombre de faillites (30.128 procédures, +8,6%). Les deux catégories sont toutefois en très nette progression par rapport à 2019 : les défaillances de TPE ont reculé de 13,2%, et celles des micro-entreprises de 38,3%.

Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes ont quant à elles connu 22 cessations de paiement en mai 2022, soit une énorme diminution de 48,8% sur 12 mois, et un repli plus timoré de 8,3% par rapport à 2019.

Publié par batiactu.com le 20/06/22 à 15h32 | Ecrit par Corentin Patrigeon |


L'assurance-crédit, nouveau chantier des directions financières ?

20/06/2022

Alors que la conjoncture reste difficile pour les entreprises, la fin des dispositifs de réassurance publique des assureurs-crédit participe à renforcer la pression sur les directions financières, qui doivent aujourd'hui trouver des leviers pour continuer d'assurer l'afflux de liquidités.

Pendant les mois de crise sanitaire, les aides publiques aux entreprises se sont principalement manifestées pour le grand public à travers les Prêts Garantis par l'État (PGE), à un point tel que nombre des mesures parallèles mises en place par le gouvernement semblent avoir été éclipsées.

Or, beaucoup d'autres leviers d'accompagnement ont été indispensables à la survie du tissu économique français. C'est le cas particulièrement des compléments d'assurance-crédit (CAP) qui ont tout autant préservé les sociétés du dépôt de bilan.

L'assurance-crédit, pilier de la trésorerie en temps de crise

L'assurance-crédit est un mécanisme clé dans la gestion des finances d'une entreprise en tant qu'il assure une garantie contre les défauts de paiement des clients. À cela s'ajoute le plus souvent l'affacturage, qui vient financer l'exploitation : des filiales de banques rachètent les factures à payer par les clients et en avancent 90% à l'entreprise, le temps du délai de paiement (60 jours). Ces deux outils permettent d'assurer un afflux de trésorerie en attendant les règlements pour faire face à la fois au risque du manque de liquidités, mais aussi de faillite éventuelle des débiteurs.

Ce mécanisme constitue ainsi un bouclier essentiel en temps de crise. Or, l'exposition aux risques des trésorerie augmentant avec la dégradation du contexte économique début 2020, certaines entreprises se sont vu refuser ces garanties en raison du fort degré d'incertitude autour de l'activité économique mondiale. L'État a alors débloqué une enveloppe de 12 milliards d'euros afin de réassurer les assureurs-crédit et leur permettre de continuer à couvrir l'économie réelle.

Ce dispositif touche aujourd'hui à son terme, mais les risques restent importants. À ce titre, les assureurs-crédit font désormais le choix de prendre le relai de l'État et de poursuivre la couverture de ces risques sur leur bilan mais parfois avec un niveau d'exposition moindre. Cela entraine la vulnérabilité des entreprises les plus fragiles.

Des directions financières toujours sous pression

La fin de la crise sanitaire ouvre, en effet, la voie à une nouvelle vague de difficultés, puisque les entreprises ayant contracté un PGE doivent entamer les remboursements. De nombreuses structures ayant déjà perdu du chiffre d'affaires pendant la crise, se retrouvent aujourd'hui à payer des dettes qu'elles n'avaient pas auparavant. À cela s'ajoute la guerre russo-ukrainienne, et avec elle la hausse du prix des matières premières, la rupture des chaines d'approvisionnement et l'inflation autour des prix de l'énergie.

Les directions financières se retrouvent de facto dans une impasse, prises en étau entre les remboursements de dettes, les perturbations engendrées par la situation géopolitique internationale et la pression croissante des assureurs face à une exposition aux risques qui ne cesse de se renforcer. La gestion des factures, des délais de paiement et de la trésorerie devient donc un véritable exercice d'équilibriste.

Plusieurs solutions à la disposition des Daf

Malgré ce contexte alarmant, les directions financières disposent cependant de plusieurs leviers d'action. À la suite de la hausse des prix d'assurance-crédit et de la baisse des encours garantis, il est en effet possible pour les dirigeants de mettre leur assureur-crédit en concurrence. Cette décision a peu d'impact sur l'activité et peut se faire de manière relativement rapide. La remise en concurrence de l'assureur est ainsi susceptible de permettre une révision de son positionnement et une baisse de prix. En ce sens, les entreprises ont tout à gagner à mobiliser en interne leurs équipes et à investir du temps sur l'optimisation de leurs contrats.

Également, les entreprises ayant des financements par affacturage peuvent se tourner vers leur factor. Dans les cas où la santé financière de l'entreprise reste solide, le factor peut accepter d'apporter des liquidités au-delà de sa propre couverture de risque et donc de protéger plus largement la trésorerie de l'entreprise. Il s'agit cependant d'une solution applicable au cas par cas, nécessitant d'apporter des gages de viabilité en matière de cash, plus que jamais nerf de la guerre en période de turbulences.

Publié par Dafmag.fr > Gestion des flux / du cash | Publié par Adrien de Rufz, KPMG France, le 8 juin 2022 | Mis à jour le 09 juin 2022 à 12:02


Comment le BTP peut s'adapter aux risques et contraintes des enjeux de demain

31/05/2022

ANALYSE. Pandémie de Covid-19, entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020, zéro artificialisation nette des sols, décarbonation et transition énergétique, recyclage des déchets et économie circulaire... Les enjeux ne manquent pas pour le secteur de la construction, qui doit en parallèle surmonter les risques et contraintes qui y sont liés. Dans un dossier dédié au BTP, le spécialiste de l'assurance-crédit Euler Hermes identifie les opportunités tout en analysant la manière dont le secteur peut anticiper et réagir aux difficultés.

La crise sanitaire et économique du Covid-19 qui a chamboulé les économies du monde entier et perturbé l'ensemble des chaînes d'approvisionnement a démontré les interdépendances et les fragilités de nombre de pays et de secteurs d'activité. Le bâtiment et les travaux publics n'y ont pas échappé ; certes, malgré un premier confinement synonyme d'arrêt quasi-total de l'activité, la filière a su rebondir dès l'été 2020, ce qui lui a permis de retrouver, à peu de choses près, son niveau d'avant-crise en ce début 2022, notamment grâce à l'élan de l'entretien-rénovation.

Les enjeux n'ont cependant jamais été aussi nombreux dans un monde qui change vite et qui n'est pas à l'abri de soubresauts plus ou moins violents. Entrée en vigueur de la Réglementation environnementale 2020, zéro artificialisation nette des sols, décarbonation et transition énergétique, recyclage des déchets et économie circulaire, tensions sur les matières premières, difficultés de recrutement... Les risques et contraintes que le secteur de la construction doit encore surmonter ne manquent pas. Dans une dossier thématique, le spécialiste de l'assurance-crédit Euler Hermes analyse la manière dont la filière peut réagir et s'adapter aux problèmes, illustrant ainsi une certaine résilience de sa part mais aussi des vulnérabilités à compenser.

Une réglementation lourde et des délais de paiement à surveiller

La filiale du groupe Allianz commence tout d'abord par dresser un panorama du secteur. Avec près de 700.000 entreprises employant plus de 1,5 million de salariés à la fin du 2e trimestre 2021, le BTP réalise 176 milliards d'euros hors taxe de chiffre d'affaires - dont 125 milliards pour les seules entreprises du bâtiment, et 34 milliards réalisés à l'étranger (dont la moitié en Europe). Porté par le marché de l'individuel et celui de la rénovation, le bâtiment a retrouvé une certaine forme ; c'est moins vrai pour les travaux publics, dont les prises de commandes restent timides et l'inflation, pesante. Les investissements auraient encore du mal à suivre, en dépit du plan France Relance qui encourage à développer les infrastructures de transports.

Les tendances conjoncturelles sont donc mitigées, et le tissu économique de chacun des deux segments diffère radicalement : quand le bâtiment est à une écrasante majorité composé d'auto-entrepreneurs, d'artisans et de TPE-PME, les travaux publics restent dominés par les trois majors que sont Vinci, Bouygues et Eiffage. "En-dehors de quelques géants, le secteur se caractérise donc par la multitude de microsociétés, et des structures souvent familiales - même parmi les acteurs de taille significative, que ce soit en gros-oeuvre, travaux publics ou négoces de matériaux", peut-on lire dans le dossier d'Euler Hermes.

Une myriade d'acteurs qui doivent composer avec une réglementation lourde et tentaculaire, qui impacte inévitablement les savoir-faire et les techniques de mise en oeuvre. D'autant que ces textes et les normes qu'ils produisent changent régulièrement, "ce qui oblige en théorie les entreprises du BTP à assurer une veille réglementaire", quand elles en ont le temps et les moyens bien sûr... Vient se greffer à cette situation le phénomène des délais de paiement : d'après l'Observatoire Euler Hermes, la construction "pratique des délais de paiement dans la moyenne nationale", à savoir 75 jours. Mais, "dans la pratique, on assiste à une importante diversité de situations et à des écarts importants", nuance l'assureur.

Rénovation, infrastructures et grands projets portent l'activité

Si elles doivent évidemment être surveillées et contenues, ces fragilités n'empêchent pas le secteur de se préparer aux nombreux enjeux qui s'offrent à lui dans un contexte de transition écologique, d'urbanisation croissante et de mobilité accrue. "Ces orientations entraînent des besoins importants en infrastructures", note Euler Hermes, qui renvoie à des évolutions identifiées par Léonard, la structure de prospective du groupe Vinci : les voies dédiées au transport de marchandises ou aux services de mobilité partagée, les routes connectées et productrices d'énergie, mais aussi des projets plus atypiques comme le concept d'Hyperloop porté par Elon Musk, le patron du constructeur automobile Tesla.

Pour revenir à des considérations plus terre-à-terre, les grands projets se multiplient aussi, au premier rang desquels le Grand Paris. "Près de 140 milliards d'euros devraient être injectés [dans les grands projets] par les pouvoirs publics d'ici 2030", selon l'assureur, qui cite également le tunnel euralpin Lyon-Turin, le canal Seine-Nord ou encore la modernisation de quelque 630 kilomètres de voies ferrées. Pouvoirs publics et professionnels de la construction se penchent en outre sur la pénurie de logements, surtout dans des zones tendues comme les métropoles, ainsi que sur la transition énergétique du parc immobilier, comme en témoigne le succès du dispositif Ma prime rénov'.

"Lancé dans le cadre du plan France Relance, de nombreux projets, très concrets et ciblant une grande partie de la population française, ont été annoncés et lancés en 2020", complète le dossier. De même, l'investissement local a été soutenu par une enveloppe budgétaire de 570 millions d'euros de l'État en direction des collectivités. Une autre enveloppe "exceptionnelle" de 950 millions pour les exercices 2020 et 2021 est censée financer la mise aux normes de bâtiments publics et le développement numérique des territoires ruraux.

Bien préparer la mise en place de la Rep

Un autre dossier, toujours sur la table des acteurs publics comme privés, est celui de l'éco-contribution du secteur de la construction. Initialement prévu en janvier 2022, le lancement de la filière Rep (responsabilité élargie du producteur de déchets) a finalement été reporté et étalé sur au moins trois ans, pour calmer la gronde des professionnels face à des hausses de prix importantes engendrées par la reprise économique post-pandémie. Pour Euler Hermes, "il est fondamental pour la filière de connaître en amont le montant des éco-contributions, afin de les prendre en compte et d'anticiper la gestion de son carnet de commandes".

Dynamisé par la crise sanitaire, le e-commerce se généralise par ailleurs et concerne donc aussi le BTP. Si les plus petites structures n'ont pas forcément ni les moyens ni l'intérêt d'établir une vitrine de leur activité sur la Toile, les distributeurs de matériaux et loueurs d'engins proposent désormais des plateformes professionnelles avec services associés.

Les cyberattaques, le nouveau risque majeur

Pour réagir voire anticiper les difficultés, la vigilance s'impose sur certains sujets. Le numérique embarque justement aussi son lot de risques. Là aussi, la pandémie de coronavirus a malheureusement fait bondir le nombre de cyberattaques, particulièrement auprès des entreprises, qui ont souvent découvert à ce moment-là seulement leur manque de protection. Les types de fraudes sont nombreux et appellent à la plus grande vigilance. La "carambouille" consiste par exemple "à vendre un bien qui n'appartient pas à l'escroc, qu'il ait été loué ou acheté à crédit sans s'acquitter de sa dette". Présentée comme "un grand classique", cette pratique délictueuse s'observerait surtout pour les reventes d'engins de chantiers.

Attention aussi à la fraude aux faux fournisseurs - un escroc se présentant comme un faux fournisseur demande à changer ses coordonnées bancaires de manière à détourner un règlement -, à l'arnaque "au président" - un escroc se fait passer pour le patron ou un haut responsable de l'entreprise en demandant d'effectuer rapidement un virement vers un compte frauduleux - ou encore aux "ransomwares", ou rançongiciels en bon français. Ce type de virus crypte des données et rend leur accès impossible tant que la victime n'a pas payé la somme exigée par les pirates.

Les attaques informatiques peuvent lourdement impacter le chiffre d'affaires des grands groupes, qui ont toutefois les moyens de renforcer leur sécurité informatique. En revanche, les plus petites entreprises peuvent véritablement ne pas se relever d'une cyberattaque. "L'enjeu de la sécurité informatique est d'autant plus important depuis l'émergence du BIM ('Building information modeling'). Les données échangées sur ces plateformes, si elles étaient hackées (piratées), entraîneraient des risques financiers mais aussi, dans certains cas, un danger potentiel pour la sécurité des bâtiments", explique l'assureur.

Explosion des litiges

La construction reste en outre confrontée à des risques plus "traditionnels", comme les aléas climatiques qui entraînent retards de chantiers et bouleversements des plans de charge. Ce "risque séculaire" pourrait néanmoins aller en s'aggravant avec "la multiplication des phénomènes météorologiques violents liés au réchauffement climatique". Les litiges ne cessent eux aussi de progresser : d'après une enquête de l'association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), le nombre de chantiers de construction ou de rénovation d'un logement faisant l'objet de deux litiges et plus a explosé de 112% en seulement deux ans. Les litiges concernant les retards sont pour leur part passés de 9% à 20% sur le même laps de temps.

Dernier risque à anticiper, et non des moindres : la question du financement. Euler Hermes observe que, "hormis les majors et quelques ETI (entreprises de taille intermédiaire), la grande majorité des entreprises du secteur sont peu capitalisées, ce qui entraîne la méfiance des prêteurs : le haut de bilan reste souvent fragile". Croissance économique et hausse de l'activité peuvent alors augmenter le chiffre d'affaires et le besoin en fonds de roulement ; or si la croissance de ce dernier est supérieure à celle de l'excédent brut d'exploitation (le chiffre d'affaires avant impôts et taxes), la trésorerie commence alors à connaître des tensions.

Les conséquences peuvent alors être une hausse des charges financières, des retards voire une cessation de paiement, des difficultés d'approvisionnement... "La question est particulièrement préoccupante dans le BTP, à cause de l'effet domino lié à la cascade de sous-traitance", prévient l'assureur. Ajoutant : "La défaillance d'une entreprise peut rapidement remonter tout la chaîne".

Publié par batiactu.com | Ecrit par Corentin Patrigeon, le 04/03/2022 à 16:54

 

 


23/05/2022

Pénuries, inflation, remboursement des PGE, guerre en Ukraine... De nombreux facteurs impactent actuellement la santé financière des entreprises, en particulier les PME. Celles-ci manquent de fonds propres et les défaillances d'entreprises tendent à se multiplier.

Le contexte économique actuel pèse sur le moral des entreprises. "Même si les carnets de commande sont globalement pleins, la confiance des entreprises est aujourd'hui amoindrie", constate Denis Le Bossé, président du cabinet ARC, spécialisé dans le recouvrement de créances bancaires et commerciales. Pourtant, l'année 2021 s'était achevée sur une note optimiste. Selon le dernier baromètre d'ARC, publié en octobre 2021, 45 % des entreprises prévoyaient une croissance de leurs activités. C'est désormais de l'histoire ancienne. "Les hausses des prix sur les matières premières, les pénuries, les problèmes d'approvisionnement en Chine liés au Covid, la guerre en Ukraine, l'augmentation des taux d'intérêt et les remboursements des Prêts garantis par l'État (PGE) suscitent de vives inquiétudes", explique Denis Le Bossé.

Pour rectifier le tir, le gouvernement a mis en place quelques aides, notamment le PGE résilience pour soutenir la trésorerie des entreprises affectées par les conséquences économiques de la guerre en Ukraine. "Mais toutes les entreprises ne sont pas éligibles à ce PGE", prévient Denis Le Bossé. Ainsi, de nombreuses sociétés, en particulier les TPE et PME, sont aujourd'hui dans des situations délicates. "Certaines, notamment dans le bâtiment, rencontrent des difficultés pour sécuriser leurs cash car elles ont consommé leur PGE et sont confrontées à un manque de matières premières qui ne leur permet pas de mener à bien leurs chantiers. Elles ne peuvent donc pas se faire payer et doivent, en même temps, commencer à rembourser leurs PGE", détaille Denis Le Bossé.

Un allongement des délais de paiement

Par ailleurs, les délais de paiement tendent également à s'allonger. Le dernier baromètre d'ARC l'atteste : le retard de paiement moyen s'établissait à 15 jours en 2021, contre 13 jours en 2020. "Et ce retard tend à s'intensifier au premier trimestre 2022. Certaines entreprises, peu vertueuses, créent un rapport de force avec leurs fournisseurs", remarque Denis Le Bossé. La désorganisation des services et le télétravail peuvent aussi expliquer cette hausse dans les grands groupes. D'après le baromètre d'ARC, les dirigeants ont d'ailleurs déclaré que 33 % des retards de paiement en 2021 étaient dus à un process de validation des factures trop long, soit 10 points de plus qu'en 2020.

Un manque de fonds propres

Selon le président d'Arc, de nombreuses TPE et PME françaises manquent aujourd'hui de fonds propres et doivent consommer du cash. "Dans ce contexte, on peut se demander quelle va être la position des banques. Vont-elles accepter de soutenir les entreprises en accordant de nouveaux prêts, notamment à celles dont le PGE n'est pas remboursé ?", questionne-t-il. Sans nouvelles aides de l'État ni possibilité d'obtenir un prêt, certaines entreprises pourront choisir de céder leurs crédences à un factor, établissement financier tiers. En échange, elles recevront le paiement des factures de la part du factor. "Il s'agit d'un levier d'optimisation financière pour les grands groupes, mais la plupart des TPE et PME considère la solution d'affacturage comme trop coûteuse car cela absorbe bien souvent leur marge bénéficiaire", analyse Denis Le Bossé. Résultat : les défaillances d'entreprises tendent à grimper en flèche depuis quelques mois. "Les Urssaf ont stoppé le recouvrement depuis le début de la crise Covid, quand elles vont reprendre, cela entraînera probablement une augmentation des dépôts de bilan", s'inquiète également Denis Le Bossé. Reste à savoir si les pouvoirs publics mettront en place de nouvelles aides pour limiter la casse.

Publié par https://www.daf-mag.fr | Ecrit par Audrey Fréel le 19 mai 2022 - mis à jour à 09:00


Défaillances d’entreprises : toujours pas d’effet de rattrapage post-Covid

23/05/2022

1. Au premier trimestre 2022 les défaillances d’entreprises sont encore très inférieures au niveau d’avant la pandémie.

Les faibles niveaux de défaillance d’entreprises depuis mars 2020 ont fait craindre un phénomène de « rattrapage » à mesure que les aides aux entreprises s’estompent : les entreprises peu saines, ayant évité la défaillance en 2020 et 2021, se présenteraient finalement devant les tribunaux de commerce en 2022, au point que les défaillances d’entreprises dépasseraient leur niveau habituel1. Au premier trimestre 2022, aucun signe de rattrapage n’est observé.

Avec 7 400 nouvelles procédures collectives (redressements et liquidations judiciaires), le nombre de procédures de faillite entamées dans les tribunaux de commerce augmente sensiblement au premier trimestre 2022, à la fois par rapport au dernier trimestre 2021 (6 200 ouvertures environ) et au premier trimestre 2021 (5 600). Au premier trimestre 2022, le nombre de nouvelles procédures est toujours très
inférieur (de l’ordre de 26 %) à celui de l’année 2019 (voir graphique 1).

Même si la tendance du début de l’année 2022 semble montrer que les faillites d’entreprises seront plus nombreuses en 2022 qu’elles ne l’ont été en 2020 et 2021, il est bien trop tôt pour parler de rattrapage des faillites « manquantes » des années 2020 et 2021.

Un tel rattrapage, même partiel, supposerait en effet que les défaillances en 2022 non seulement rejoignent, mais aussi dépassent, celles de 2019.

2. Le constat fait sur l’ensemble des entreprises est aussi vrai au niveau de chaque secteur.

Dans quasiment tous les secteurs qui enregistrent plus de 500 défaillances annuelles, le nombre de défaillances enregistré au premier trimestre 2022 est bien inférieur à celui enregistré en 2019 (voir graphique 2). Le secteur de l’information et de la communication fait exception, avec un niveau de défaillance comparable à celui de 2019. Le constat au niveau des secteurs est donc identique à celui fait au niveau de l’ensemble de l’économie. Les niveaux actuels de défaillance ne montrent pas de phénomène de rattrapage des faillites « manquantes » des années 2020 et 2021.

Plus d'infos : https://www.strategie.gouv.fr/point-de-vue/defaillances-dentreprises-toujours-deffet-de-rattrapage-post-covid

Article "Défaillances d’entreprises : toujours pas d’effet de rattrapage post-Covid" écrit par Elise Boekwa Bonkosi et Anne Epaulard, département Économie de France Stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre | Publié le 20 mai 2022


Évènement - Webinaire 03 mai 2022

05/05/2022

Nous remercions chaleureusement les participants et intervenants du Webinaire "Gestion du risque client à l'export".

Organisé par la Bretagne Commerce International, ce webinaire était l'occasion d'aborder les problématiques et enjeux actuels du risque d'impayés à l'export. 

Fabien Van Den Boom (Département des risques chez Atradius France) et Antoine Beaurain (Arbitre Export Allianz Trade en France Trade) ont partagé leurs expertises aux côtés d'Olivier PONDEMER. 

Un grand merci à CASCO SAS, et plus particulièrement Dominique Corbel pour son témoignage et partage d'expérience de l'assurance-crédit Export. 

Pour voir le replay de ce webinaire, rendez-vous sur le site de la BCI : https://www.bretagnecommerceinternational.com/donnee/gestion-du-risque-client-a-lexport/


1 entreprise française sur 4 s’attend à un recul de son chiffre d’affaires à l’export en 2022

02/05/2022

Dans quelle mesure le contexte international actuel affecte-t-il les exportateurs et leur volonté d’échanger à l’international ? Allianz Trade a décidé de prendre le pouls des entreprises en France, en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Chine et aux Etats-Unis. Deux enquêtes ont été menées, une avant l’invasion de l’Ukraine et l’autre après, auprès d’environ 3.000 entreprises.

  • Suite à l’invasion de l’Ukraine, la part des exportateurs prévoyant une hausse de leur chiffre d’affaires à l’export en 2022 a chuté de -16 pts globalement et de -20 pts en France.
  • Les exportateurs français sont moins inquiets que leurs voisins européens quant à la hausse des prix de l’énergie, en partie grâce à l’application du Plan Résilience.
  • 1 exportateur français sur 2 craint une résurgence du risque d’impayés en 2022, et 1 exportateur sur 3 s’attend à un rallongement des délais de paiement.

L’invasion de l’Ukraine perturbe fortement la reprise économique mondiale

Suite à l’invasion de l’Ukraine, nous avons réduit notre prévision de croissance du PIB mondial à +3,3% en 2022 et +2,8% en 2023, soit une réduction de -0,8 pt et -0,4 pt respectivement. Environ deux tiers de cette révision à la baisse sont dus aux chocs sur la confiance et les chaînes d’approvisionnement, et le reste à la hausse du prix des matières premières. L’inflation sera plus forte et plus durable qu’initialement prévu (6% en 2022, révisée à la hausse de +1,9 pt), du fait des prix élevés de l’énergie et des longues perturbations qui secouent les supply-chains depuis plusieurs mois maintenant.

« Les négociations actuelles entre l’Ukraine et la Russie pourraient déboucher sur un accord de cessez-le-feu. Mais elles pourraient également ne pas aboutir, et une nouvelle escalade n’est pas à exclure. Dans ce cas, qui impliquerait des sanctions et contre-sanctions encore plus dures, l’inflation mondiale pourrait atteindre 7% en 2022, et la croissance économique se limiter à +2,5%, avant une entrée en récession de l’économie mondiale en 2023 (-0,3%) », ajoute Ana Boata, Directrice de la Recherche Économique d’Allianz Trade.

Par ailleurs, nous estimons que la croissance du commerce mondial en volume sera limitée cette année à +4%, en-dessous de sa moyenne de long-terme. Les chocs sur la confiance et sur la demande provoqueront un recul des exportations vers la Russie et la zone euro de -480 Mds USD en 2022. Toutefois, les exportateurs nets de matières premières comme le Moyen-Orient et l’Amérique Latine profiteront des hausses de prix et d’un potentiel effet de substitution des énergies russes. En matière de coût des échanges, la hausse du prix du pétrole pourrait engendrer un nouveau point haut concernant les taux de fret au T2 2022 (+40% vs le précédent pic). Enfin, la persistance de l’épidémie Covid-19 en Chine, et la politique zéro-Covid menée sur place génèrent de nouveaux goulots d’étranglements et maintiennent les délais de livraisons des fournisseurs à des niveaux élevés.

Après l’invasion de l’Ukraine, l’optimisme des exportateurs européens et français s’effrite

Selon notre Allianz Trade Global Survey 2022, 2021 a été une année exceptionnelle pour les exportateurs : dans l’ensemble, 7 entreprises sur 10 déclarent avoir enregistré des performances à l’export plus élevées qu’attendu. Les Etats-Unis (75%) et l’Allemagne (76%) obtiennent le meilleur score à cette question, devant la France (72%). Toutefois, les exportateurs ont dû s’adapter à un nouveau contexte international caractérisé par de fortes perturbations des chaînes d’approvisionnement. En ce sens, en France, en Italie et au Royaume-Uni, un tiers des exportateurs a décidé de chercher de nouveaux fournisseurs. Aux Etats-Unis, un exportateur sur deux s’est concentré sur l’accroissement des stocks. En Allemagne, 39% des répondants ont décidé de se concentrer sur des marchés géographiques plus proches.

Qu’attendent les exportateurs pour 2022 ? À peine sortis de la crise Covid-19, ils doivent désormais composer avec les conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine. Avant cette invasion, les entreprises semblaient plutôt optimistes, et considéraient que 2022 leur offrirait encore plus d’opportunités que 2021 : elles étaient, au total, 94% à attendre une hausse de leur chiffre d’affaires export, avec les entreprises les plus optimistes en France et en Italie (97%). 79% des répondants prévoyaient même d’étendre leur activité internationale à d’autres marchés, avec un volontarisme particulièrement accru pour les exportateurs chinois (92%) et américains (84%), suivis en Europe par les italiens (77%) et les français (75%).

Mais l’agression militaire subie par l’Ukraine et les sanctions massives imposées à l’économie russe ont changé la donne. « Sans surprise, la guerre a affecté l’optimisme des exportateurs : la part des répondants prévoyant une hausse de leur chiffre d’affaires à l’export en 2022 est passée de 94% à 78% (-16 pts) suite à l’invasion de l’Ukraine. En Italie et en France, où les entreprises étaient les plus optimistes, respectivement 29% (+26 pts) et 23% (+20 pts) des exportateurs s’attendent désormais à une baisse de leur chiffre d’affaires à l’export en 2022. Même si l’Ukraine et la Russie ne sont pas des marchés finaux clés pour les exportateurs européens, la situation actuelle affecte les échanges internationaux via des canaux indirects (supply chains, matières premières, énergies), et pèse ainsi sur les opportunités export des entreprises », développe Françoise Huang, Économiste Senior en charge du commerce mondial chez Allianz Trade.

Les exportateurs français moins inquiet des prix de l’énergie que leurs voisins ?

La “grande réouverture” de l’économie en 2021 a été très mouvementée pour les entreprises, tant les perturbations des chaînes d’approvisionnement internationales ont engendré une forte envolée des coûts de transports et des prix de l’énergie. En effet, les exportateurs interrogés déclarent que les 5 risques qui ont le plus affecté leur croissance à l’export en 2021 sont l’incertitude quant à la demande du fait de l’épidémie Covid-19 (40%), les prix élevés de l’énergie (35%), les pénuries et le coût de la main d’œuvre (35%), le coût du transport (33%) et les pénuries d’intrants (30%). En France, les 3 risques les plus cités pour 2021 sont l’incertitude quant à la demande du fait de l’épidémie Covid-19 (35%), les pénuries et le coût de la main d’œuvre (33%) et les prix élevés de l’énergie (32%).

Les entreprises espèrent-elles un peu de répit en 2022 ? Même avant l’invasion de l’Ukraine, cela ne semblait pas être la tendance. Les prix de l’énergie étaient déjà cités comme l’inquiétude principale, avec plus d’un tiers des répondants à notre enquête (37%) estimant que cela deviendrait un défi encore plus important cette année. Les exportateurs italiens étaient 46% à estimer que les prix de l’énergie deviendraient un défi encore plus important en 2022. Ils étaient les plus inquiets en ce sens, suivis par les américains (38%) et les français (37%).

Depuis l’invasion de l’Ukraine, l’inquiétude des exportateurs européens concernant les prix de l’énergie s’est renforcée. « Au total, 56% des répondants à notre enquête estiment désormais que les prix de l’énergie deviendront un défi encore plus important en 2022 (+19 pts par rapport aux réponses pré-invasion). Les pays les plus inquiets sont les plus dépendants des importations de gaz : l’Italie (66%, +20 pts vs pré-invasion), le Royaume-Uni (62%, +15 pts) et l’Allemagne (52%, +18 pts). La France témoigne de la hausse la moins élevée en la matière (46%, +9 pts), ce qui reflète la mise en place par le gouvernement du Plan Résilience », explique Ano Kuhanathan, Responsable de la Recherche Sectorielle chez Allianz Trade.

1 exportateur français sur 2 craint une résurgence du risque d’impayés en 2022

L’exposition des exportateurs au risque d’impayés semblent s’être récemment accrue : notre enquête montre qu’au total, les impayés ont eu un impact sur l’activité export d’environ 60% des entreprises, et plus particulièrement pour les entreprises françaises (66%), chinoises (65%) et américaines (58%). De plus, malgré le fort rebond économique constaté en 2021, les liquidités accumulées par les entreprises et la solide reprise du commerce mondial, 50% des répondants à notre enquête déclarent qu’ils ont observés des délais de paiement plus long en 2021. Les exportateurs français sont 62% à aller dans le même sens.

Le risque d’impayés restera d’ailleurs un vrai sujet pour les exportateurs en 2022 : avant l’invasion de l’Ukraine, au total, 1 exportateur sur 3 s’attendait à une hausse des délais de paiement et à une résurgence du risqué d’impayés cette année. Suite à l’invasion de l’Ukraine, et à ses conséquences sur l’économie mondiale, plus de la moitié des répondants s’attendent désormais à une résurgence du risque d’impayés en 2022, et 40% des répondants s’attendent à un rallongement des délais de paiement. En France, 49% des entreprises s’attendent désormais à une résurgence du risque d’impayés en 2022, et 33% à un rallongement des délais de paiement.

Financement : nos exportateurs misent sur les prêts bancaires, la trésorerie et le soutien public

Finalement, la crise Covid-19 n’a pas engendré de mouvement massif de relocalisation en 2021. Mais la majorité des entreprises interrogées lors de notre Allianz Trade Global Survey 2022 préfèrent toujours produire dans leur pays (79%). C’est plus particulièrement le cas pour les entreprises chinoises (89%) et allemandes (79%), légèrement moins pour les exportateurs français (75%) et britanniques (74%).

Comment les entreprises financeront-elles leurs ambitions de croissance en 2022 ? La trésorerie est la principale source de financement citée par les exportateurs (53%), devant les prêts bancaires (49%) et le crédit fournisseur (36%). En France, les trois principales sources de financement citées sont les prêts bancaires (52%), la trésorerie (49%) et le soutien étatique (35%).

Soutien public : les entreprises françaises veulent développer les compétences des salariés

Notre enquête révèle qu’une majorité d’exportateurs a reçu un soutien étatique lors des 12 derniers mois (54%), particulièrement en Chine (70%) et en Italie (60%). En France, en revanche, seuls 42% des répondants déclarent avoir reçu un soutien public en 2021. Globalement, 68% des répondants estiment que ces soutiens les ont aidés à survivre à la crise, contre seulement 57% en France, qui obtient le score le moins élevé en la matière.

Qu’est-ce que les entreprises attendent désormais de la part de leurs gouvernements ? « Comme plusieurs pays souffrent actuellement de pénuries de main d’œuvre, 44% des exportateurs français, 45% des exportateurs allemands et 53% des exportateurs italiens attendent de leurs gouvernements qu’ils implémentent des politiques d’amélioration des compétences des salariés. Par ailleurs, après plusieurs années de protectionnisme américain et une année de Brexit, près de la moitié des entreprises américaines et britanniques veulent que leurs gouvernements négocient de nouveaux accords de libre-échange », répond Ana Boata.

Plus d'informations sur : https://www.allianz-trade.fr/actualites/etude-commerce-mondial-2022.html

Publié par ALLIANZ TRADE | Le 12/04/2022


Ukraine, remboursement des PGE... Le retour des problèmes de trésorerie

28/04/22

L'explosion des coûts liés au conflit ukrainien mais aussi le remboursement des prêts garantis par l'Etat dégradent la trésorerie des entreprises.

C'est l'une des premières grandes défaillances industrielles de ce début d'année. La société tarnaise Scopelec, placée en procédure de sauvegarde, vient d'annoncer la suppression de plus de 800 emplois sur 4.000 après la perte d'une partie de ses contrats avec Orange qui assurait 40 % de ses revenus.

Après deux ans de « quoi qu'il en coûte », les entreprises sont en train de redécouvrir les problèmes de trésorerie. « La priorité des dirigeants aujourd'hui est de sécuriser le cash pour financer l'activité, que ce soit en ayant recours au crédit ou en étant payé rapidement », constate Denis Le Bossé, président du cabinet Arc, spécialisé dans le recouvrement de créances. « Depuis la pandémie, les relations entre les donneurs d'ordre et les sous-traitants se sont durcies », observe-t-il. Avec le conflit ukrainien, certaines entreprises sont sur la corde raide. Les carnets de commandes sont certes bien remplis mais les coûts explosent de toutes parts.

Retournement

Au même moment, les PME, TPE ou ETI ayant souscrit à un PGE doivent rembourser. Mais toutes ne sont pas en capacité de le faire. « Nous sommes très sollicités pour des opérations de reprofilage de leur PGE. Mais c'est un exercice difficile : beaucoup de sociétés sont fragilisées et la solution passe souvent par un renforcement des fonds propres », relève Clotilde Delemazure, associée au cabinet Grant Thornton. Celles qui rééchelonnent leur PGE s'exposent qui plus est à un renchérissement du coût de leur emprunt.

L'opinion des trésoriers des grandes entreprises et des ETI sur l'évolution de leur trésorerie globale s'est retournée en avril. Pour la première fois depuis novembre 2020, ils sont même plus nombreux à juger leur situation « difficile » qu'« aisée », selon l'enquête mensuelle réalisée par l'institut Rexecode et l'Association française des trésoriers d'entreprise.

« La trésorerie et l'accès à la liquidité qui n'étaient plus un problème depuis la pandémie sont en train de le redevenir », résume Denis Ferrand, directeur général de Rexecode qui alerte : « Avec le renchérissement des approvisionnements, les surliquidités accumulées pendant la crise sanitaire risquent de s'amenuiser de plus en plus vite ».

La pression sur les marges des entreprises qui subissent les hausses de coûts mais ne sont pas en position de les répercuter sur leurs clients va s'accentuer au moment où l'économie ralentit. « La situation est certes hétérogène selon les secteurs, souligne Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Mais si l'activité ne repart pas aussi vite que prévu, se posera la question de la solvabilité de certaines entreprises. »

Retour à la normale

Jusqu'ici, le soutien massif de l'Etat et la bienveillance des Urssaf ont maintenu à un niveau bas le nombre de défaillances. La petite remontée observée ces derniers mois est le « signe d'un retour à la normale de l'économie », selon Bercy.

Avec la guerre entre Kiev et Moscou, de nouvelles difficultés se profilent toutefois. Ce qui a conduit l'exécutif à lancer un plan de résilience et une nouvelle version du PGE destinés à aider les entreprises les plus exposées au choc énergétique provoqué par le conflit. Pour les experts, une accélération des défaillances est néanmoins prévisible dans les prochains mois.

« Les risques se multiplient »

« L'Etat ne pourra pas injecter indéfiniment de l'argent. En revanche, entre l'inflation, le ralentissement en Chine, la pénurie de certaines matières premières, le remboursement des PGE, la remontée des taux d'intérêt qui se profile, les risques se multiplient », observe Guillaume Cornu, responsable du restructuring chez EY. Dans une étude menée avec Au Group, il prévoit 40.000 défaillances cette année - contre 28.000 en 2021 - et aux alentours de 50.000 en 2023, comme avant la crise sanitaire. Même si le plan de résilience devrait amortir le choc, « des secteurs comme l'automobile, l'aéronautique, l'agroalimentaire mais aussi le commerce ou le BTP vont être particulièrement touchés », prédit l'associé d'EY.

Publié le 27/04/2022 à 10:00, mis à jour à 10:57| Par Les Echos https://business.lesechos.fr/entrepreneurs/tresorerie/0701429397230-ukraine-remboursement-des-pge-le-retour-des-problemes-de-tresorerie-348038.php | Ecrit par Nathalie SILBERT


Webinaire du 03 mai 2022 -De 9H30 à 11H30 - Gestion du risque client à l'Export

20/04/22

Webinaire du 03 mai 2022 - De 9H30 à 11H30 - Gestion du risque client à l'Export

Lors de ce webinaire organisé par Bretagne Commerce International, Olivier PONDEMER, dirigeant d'AXEFIA, interviendra pour présenter la gestion du risque client à l'Export avec un focus sur les solutions d'assurance-crédit.

Interviendront également lors de ce webinaire :
> L'arbitrage Export Allianz Trade en France (ex Euler Hermes) qui présentera leur cartographie des défaillances dans le monde et les perspectives à venir.
> L'arbitrage Export Atradius France qui développera sa politique d'arbitrage locale.

Détails et inscription : https://www.morbihan.cci.fr/agenda/gestion-du-risque-client-l-export


Les défaillances d'entreprise repartent à la hausse

13/04/2022

Près de 10.000 défaillances d'entreprises ont été recensées par le cabinet Altares au premier trimestre, soit près de 35 % de plus que sur la même période en 2021. Malgré l'impact de la guerre en Ukraine, cette reprise des défauts devrait rester limitée cette année grâce au plan de résilience.

Le temps de la normalisation est venu. Entre  janvier et mars 2022, les défaillances d'entreprise sont reparties à la hausse. Après deux ans où le « quoi qu'il en coûte » d'Emmanuel Macron et la bienveillance des organismes sociaux (Urssaf, etc.) les avait fait tomber au plus bas , elles ont bondi de 34,6 % au premier trimestre par rapport à la même période de l'an dernier, selon le cabinet de conseil Altares qui en a comptabilisé 9.972.

Le nombre de défauts reste toutefois encore très éloigné de celui observé avant le Covid. « Sur douze mois glissants, il se situe autour de 30.800, contre 52.000 à fin 2019 », pointe Thierry Millon, directeur des études d'Altares.

En ce début d'année, le tissu des entreprises continue donc de plutôt bien résister. « Grâce au « quoi qu'il en coûte », celles qui avaient des difficultés avant la crise ont pu se remettre d'aplomb », explique l'expert. L'arrivée à échéance au mois d'avril des prêts garantis par l'Etat (PGE) mis en place au printemps 2020, au plus fort de la pandémie « ne représente pas un risque majeur, les entreprises, même les plus petites, disposant encore de liquidités ».

Sociétés nées avant la pandémie

Un retournement se fait toutefois sentir depuis décembre dernier, affectant en particulier les entreprises qui emploient entre 10 et 49 salariés. En hausse de 56 % sur un an, les procédures les concernant sont même plus nombreuses qu'avant-crise, selon les données d'Altares. En réalité, cette remontée des défaillances ne peut être dissociée de l'explosion des créations d'entreprises qui ont culminé autour de 1 million l'an dernier en France.
Au premier trimestre 2022, quasiment la moitié des défauts provient de sociétés ayant moins de cinq ans. L'hécatombe est particulièrement forte pour les structures nées il y a moins de trois ans à l'origine de près de 20 % des procédures (1.927 précisément).
« Créées juste avant la crise sanitaire, elles n'ont pas eu le temps de développer une activité », décrypte Thierry Millon. Quelques secteurs ont concentré les défauts. Parmi eux, la restauration, le commerce, les services aux particuliers (salons de coiffure, etc.), confrontés en début d'année au variant Omicron et à une consommation morose.

Plan de résilience
 
L'industrie manufacturière a, en revanche, continué de résister. L'invasion de l'Ukraine par la Russie depuis le 24 février laisse toutefois craindre une remontée des défauts dans les entreprises industrielles lors des trimestres à venir. « Les carnets de commandes sont bien garnis mais les entreprises ont du mal à tourner », résume Thierry Millon.
Flambée des prix de l'énergie, pénurie de matériaux, allongement des délais de livraison grippent la production ou empêchent d'honorer les contrats dans les conditions prévues. « Cela veut souvent dire qu'il faut payer l'électricité, les salaires sans avoir des rentrées de chiffre d'affaires en face », souligne-t-il.
Hausse des prix de l'énergie : fortement touchées, les TPE-PME demandent un geste fiscal
Les prochains mois risquent d'être encore plus compliqués. « Toutes les entreprises ne seront pas en mesure de répercuter la hausse de leurs coûts », prévient Denis Ferrand, directeur de Rexecode. De plus, le ralentissement prévisible de la croissance en France risque fort de se traduire par des baisses d'activité.

Environ 6.400 défaillances évitées
 
Après le « quoi qu'il en coûte », le plan de résilience annoncé par l'exécutif pour faire face aux conséquences économiques de l'invasion de l'Ukraine par la Russie devrait néanmoins limiter la casse. Environ 6.400 défaillances seraient évitées grâce à ce dispositif, estime dans une étude récente l'assureur-crédit Allianz Trade.
Reste que contrairement au « quoi qu'il en coûte », tout le monde ne peut pas prétendre à ce nouveau plan. Seules les sociétés susceptibles de montrer que leurs difficultés découlent de la crise russe recevront un soutien.

La hausse des défaillances va donc se poursuivre, mais sans déferlante, selon Altares. Thierry Millon en attend ainsi 35.000 cette année - contre moins de 28.400 en 2021 -, « si la guerre en Ukraine ne s'éternise pas ». Allianz Trade évoque de son côté une fourchette comprise entre 31.000 et 39.000 en 2022, en fonction de la sévérité des mesures de sanction qui seront engagées contre la Russie.
 
Publié par le Journal Les Echos | Le 12 avril 2022 à 6:00 | Ecrit par Nathalie Silbert
 

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L'assureur crédit Euler Hermes devient Allianz Trade

28/03/2022

Euler Hermes change de nom et devient Allianz Trade, a annoncé lundi le groupe allemand Allianz , qui a repris l'assureur crédit français en 2018.

"Notre nouveau nom soutiendra directement la mise en oeuvre de notre plan stratégique à horizon 2025", précise-t-il dans un communiqué.

En tant qu'Allianz Trade, le groupe espère renforcer sa position d'acteur international en bénéficiant de la réputation et de la solidarité du groupe Allianz, ajoute-t-il.

 

Publié par https://investir.lesechos.fr | Le 28/03/2022 à 11h37 | Rédigé par Elena Vardon, édité par Jean-Michel Bélot


Conséquences économiques du conflit Russie-Ukraine

21/03/2022

Stagflation en perspective

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a déclenché des turbulences sur les marchés financiers et a considérablement accru l'incertitude quant à la reprise de l'économie mondiale. Depuis notre dernière publication, le monde a changé, tout comme les risques.

  • La hausse des prix des matières premières intensifie la menace d'une inflation élevée et durable, ce qui accroît les risques de stagflation et de troubles sociaux.
  • Certains secteurs comme l'automobile, les transports ou la chimie sont plus susceptibles de souffrir.
  • Coface prévoit une profonde récession de 7,5% pour l'économie russe en 2022 et a dégradé l'évaluation du risque de la Russie à D (très élevé).
  • Les économies européennes sont les plus menacées : à l'heure où nous écrivons ces lignes, Coface estime qu'il y aura au moins 1,5 point de pourcentage d'inflation supplémentaire en 2022, tandis que la croissance du PIB pourrait être réduite d'un point de pourcentage. Si l'on ajoute à cela une interruption complète de l'approvisionnement en gaz naturel russe, cela pourrait coûter au moins 4 points de PIB, ce qui conduirait la croissance du PIB de l'UE à un niveau proche de zéro - plus probablement en territoire négatif - en 2022.

Le conflit menace de comprimer davantage les marchés de l'énergie et des matières premières

La Russie est le troisième producteur mondial de pétrole, le deuxième producteur mondial de gaz naturel et figure parmi les cinq premiers producteurs d'acier, de nickel et d'aluminium. Elle est également le premier exportateur de blé au monde (près de 20 % du commerce mondial). De son côté, l'Ukraine est un important producteur de maïs (6e), de blé (7e), de tournesol (1er), et figure parmi les dix premiers producteurs de betteraves à sucre, d'orge, de soja et de colza.

Le jour du début de l'invasion, les marchés financiers du monde entier ont fortement chuté, et les prix du pétrole, du gaz naturel, des métaux et des denrées alimentaires ont bondi. Suite aux derniers développements, les prix du pétrole Brent ont franchi la barre des 100 dollars le baril pour la première fois depuis 2014 (125$/b au moment de la rédaction de cet article), tandis que les prix du gaz TTF en Europe ont bondi à un niveau record de 192 euros le 4 mars.

Alors que les prix élevés des produits de base étaient l'un des risques déjà identifiés comme pouvant perturber la reprise, l'escalade du conflit augmente la probabilité que les prix des produits de base restent élevés pendant beaucoup plus longtemps. A son tour, elle intensifie la menace d'une inflation élevée et durable, augmentant ainsi les risques de stagflation et de troubles sociaux dans les pays avancés et émergents.

L'automobile, les transports et la chimie sont les secteurs les plus vulnérables.

La crise a évidemment un fort impact sur un secteur automobile déjà mis à rude épreuve en raison des pénuries diverses et des prix élevés des matières premières : métaux, semi-conducteurs, cobalt, lithium, magnésium... Les usines automobiles ukrainiennes fournissent les principaux constructeurs automobiles d'Europe de l'Ouest : certains ont annoncé l'arrêt de leurs usines en Europe tandis que d'autres usines dans le monde prévoient déjà des arrêts de production en raison de la pénurie de puces.

Les compagnies aériennes et les sociétés de fret maritime souffriront également de la hausse des prix du carburant, les compagnies aériennes étant les plus menacées. Premièrement, on estime que le carburant représente environ un tiers de leurs coûts totaux. Deuxièmement, les pays européens, les États-Unis et le Canada ont interdit l'accès à leur territoire aux compagnies aériennes russes et, à leur tour, la Russie a interdit aux avions européens et canadiens l'accès à son espace aérien. Cela signifie des coûts plus élevés, car les compagnies aériennes devront emprunter des itinéraires plus longs. En fin de compte, les compagnies aériennes ont peu de marge de manœuvre pour augmenter leurs coûts, car elles continuent de faire face à une baisse de leurs revenus en raison de l'impact de la pandémie.

Le fret ferroviaire sera également touché : Les entreprises européennes n'ont pas le droit de faire affaire avec les chemins de fer russes, ce qui perturbera probablement l'activité de fret entre l'Asie et l'Europe, transitant par la Russie.

Nous nous attendons également à ce que les matières premières pour la pétrochimie soient plus chères, et que la flambée des prix du gaz naturel ait un impact sur les marchés des engrais, et donc sur l'ensemble de l'industrie agroalimentaire.

Une profonde récession en perspective pour l'économie russe

L'économie russe sera en grande difficulté en 2022, tombant dans une profonde récession. La prévision actualisée du PIB de Coface pour 2022 s'établit à -7,5% après la reprise constatée l'an dernier. Cela nous a conduit à dégrader l'évaluation du risque du pays de B (assez élevé) à D (très élevé).

Les sanctions visent notamment les grandes banques russes, la banque centrale russe, la dette souveraine russe, certains fonctionnaires et oligarques russes, ainsi que le contrôle des exportations de composants de haute technologie vers la Russie. Ces mesures exercent une pression à la baisse considérable sur le rouble russe, qui s'est déjà effondré, et entraîneront une poussée de l'inflation des prix à la consommation.

La Russie s'est dotée de finances relativement solides : un faible niveau de dette publique extérieure, un excédent récurrent de la balance courante, ainsi que d'importantes réserves de change (environ 640 milliards de dollars). Toutefois, le gel imposé par les pays dépositaires occidentaux sur ces dernières empêche la banque centrale russe de les déployer et réduit l'efficacité de la réponse russe.

L'économie russe pourrait bénéficier de la hausse des prix des matières premières, notamment pour ses exportations d'énergie. Toutefois, les pays de l'UE ont annoncé leur intention de limiter leurs importations en provenance de Russie. Dans le secteur industriel, la restriction de l'accès aux semi-conducteurs, aux ordinateurs, aux télécommunications, à l'automatisation et aux équipements de sécurité de l'information produits en Occident sera préjudiciable, étant donné l'importance de ces intrants dans les secteurs minier et manufacturier russes.

Les économies européennes sont les plus menacées

En raison de sa dépendance au pétrole et au gaz naturel russes, l'Europe apparaît comme la région la plus exposée aux conséquences de ce conflit. Le remplacement de l'ensemble de l'approvisionnement en gaz naturel russe de l'Europe est impossible à court ou moyen terme et les niveaux de prix actuels auront un effet significatif sur l'inflation. A l'heure où nous écrivons ces lignes, alors que le baril de Brent s'échange au-dessus de 125$ et que les contrats à terme sur le gaz naturel suggèrent des prix durablement supérieurs à 150€/Mwh, Coface estime à au moins 1,5 point de pourcentage d'inflation supplémentaire en 2022, ce qui éroderait la consommation des ménages et, avec la baisse attendue des investissements des entreprises et des exportations, réduirait la croissance du PIB d'environ un point de pourcentage.
Si l'Allemagne, l'Italie ou certains pays d'Europe centrale et orientale sont plus dépendants du gaz naturel russe, l'interdépendance commerciale des pays de la zone euro laisse présager un ralentissement général.

En outre, nous estimons qu'une interruption complète des flux de gaz naturel russe vers l'Europe porterait le coût à 4 points de pourcentage en 2022, ce qui ramènerait la croissance annuelle du PIB à un niveau proche de zéro, plus probablement en territoire négatif - selon la gestion de la destruction de la demande.

Aucune région ne sera épargnée par l'inflation importée et les perturbations du commerce mondial

Dans le reste du monde, les conséquences économiques se feront surtout sentir à travers la hausse des prix des matières premières, qui alimentera les pressions inflationnistes déjà existantes. Comme toujours lorsque les prix des matières premières s'envolent, les importateurs nets de produits énergétiques et alimentaires seront particulièrement touchés, avec le spectre de ruptures d'approvisionnement majeures en cas d'escalade encore plus importante du conflit. La baisse de la demande européenne entravera également le commerce mondial.

En Asie-Pacifique, l'impact se fera sentir presque immédiatement par la hausse des prix à l'importation, notamment des prix de l'énergie, de nombreuses économies de la région étant des importateurs nets d'énergie, avec en tête la Chine, le Japon, l'Inde, la Corée du Sud, Taïwan et la Thaïlande.

Comme les liens commerciaux et financiers de l'Amérique du Nord avec la Russie et l'Ukraine sont assez limités, l'impact du conflit sera principalement ressenti par le canal des prix et par le ralentissement de la croissance européenne. Malgré la perspective d'une croissance économique plus lente et d'une inflation plus élevée, les récents événements géopolitiques ne devraient pas faire dérailler la politique monétaire en Amérique du Nord à ce stade.

Publié et écrit par www.coface.fr | Le 07/03/2022 | Risque Pays et Etudes Economiques


La Banque de France ne voit « aucun signe d'une reprise des défaillances d'entreprises »

18/01/2022

Un peu moins de 27.300 défaillances d'entreprises ont été recensées en 2021, soit 46,6 % de moins qu'en 2019. Il n'y a aucun signe d'une vague de faillites à venir même si leur nombre devrait augmenter cette année avec la normalisation de la situation économique.

Pour l'instant, tout va toujours bien. Le nombre de défaillances d'entreprises a encore nettement reculé en 2021 par rapport aux deux années précédentes, selon des chiffres provisoires de la Banque de France publiés mercredi. « Malgré l'abandon progressif des dispositifs de soutien - une partie des mesures étant reconduites dans le plan de sortie de crise - les chiffres […] restent inférieurs à ceux observés en 2019 et 2020, souligne-t-elle. Il n'y a donc à ce stade aucun signe d'une reprise des défaillances ou d'une vague de faillites à venir », rassure-t-elle.

Dans le détail, la Banque de France a comptabilisé l'an dernier 27.285 défaillances, soit 12,7 % de moins qu'en 2020. Ce recul s'observe pour la plupart des catégories d'entreprises et des secteurs, y compris ceux les plus touchés par les mesures sanitaires , comme l'hébergement-restauration (- 38 %). A l'opposé, elles ont augmenté dans l'agriculture et les conseils ou services aux entreprises.

La comparaison par rapport à 2019, dernier millésime avant la pandémie, est encore plus marquée, avec 46,6 % de défaillances en moins, conséquence à la fois des milliards du « quoi qu'il en coûte » et de la très forte reprise économique qui a suivi la sortie du dernier confinement en mai.

L'état d'esprit des employeurs mesuré par le ministère du Travail n'a pas trop souffert à ce stade de la vague Omicron. Dans près de la moitié des cas début décembre, ils excluaient totalement des licenciements dans les prochains mois. Depuis, le gouvernement a dégainé des aides ciblées , limitant les risques de dégradation. Ce sont plutôt les difficultés de trésorerie induites par les difficultés d'approvisionnement qui font l'objet d'un suivi attentif de Bercy.

Normalisation de l'économie

Attention, prévient toutefois le directeur des études du cabinet Altares, Thierry Millon, car on ne peut pas tomber plus bas en matière de défaillance. Jusqu'en octobre la situation était très bonne. Un plancher a été atteint en novembre. En décembre, des signes de retournement sont apparus.

En clair, les défaillances vont probablement repartir à la hausse, même s'il n'y a effectivement pas lieu de craindre de tsunami. « L'année 2022 ne sera pas catastrophique, mais les procédures collectives vont revenir devant les tribunaux », anticipe-t-il.

Arrêter de regarder dans le rétroviseur, c'est aussi ce que préconise le directeur des recherches sectorielles et défaillances d'Euler Hermes, Maxime Lemerle. « Il faut rester lucide : 2020 et 2021 resteront deux années anormalement basses. On sait pourquoi », dit-il. Cette année, avec la croissance qui restera soutenue mais nettement moins gonflée par les aides, l'inflation ou encore les tensions de recrutement , l'économie va se normaliser. Et avec elle, les défaillances d'entreprises vont reprendre. L'assureur-crédit en attend environ 40.000.

Le directeur général de Rexecode, Denis Ferrand, entrevoit aussi une remontée d'ampleur limitée. A ce stade, les caisses des entreprises, sont globalement bien garnies. Pour autant, elles doivent encaisser à la fois une hausse des coûts, probablement des salaires, sans oublier un besoin accru d'investissement. « A quelle vitesse tout cela va-t-il peser sur leur trésorerie ? C'est l'indicateur à surveiller », souligne-t-il.

Publié par Les Echos | Par Alain Ruello | Publié le 12 janv. 2022 à 11:05 et Mis à jour le 13 janv. 2022 à 08:42


Communiqué de presse - Prorogation du dispositif d'assurance-crédit Cap Francexport

10/01/2022

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, et Franck Riester, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, annoncent le maintien du dispositif Cap Francexport. Ce dispositif public de soutien à l’assurance-crédit de court-terme, qui a permis de couvrir plus de 10 000 opérations vers l’international depuis fin mars 2020, est commercialisé par les assureurs-crédit Axa Assurcrédit, Atradius, Coface, Euler Hermès et Groupama.


L’assurance-crédit joue un rôle économique essentiel pour sécuriser la trésorerie des entreprises et le crédit interentreprises. Du fait de la crise liée à la Covid-19, le Gouvernement a agi, dès fin mars 2020, en organisant la montée en puissance des dispositifs de réassurance publique sur l’assurance-crédit domestique (CAP) et export (CAP Francexport). Ces dispositifs ont permis d’accompagner les entreprises françaises de façon ciblée en maintenant ou renforçant leurs couvertures d’assurance-crédit privée pour les opérations dont les assureurs-crédit privés souhaitent se désengager. En parallèle, le Gouvernement a également proposé un programme de réassurance globale des portefeuilles des assureurs, CAP Relais.
Les dispositifs CAP et CAP Francexport ont été renforcés au 1er janvier 2021 : le tarif des primes publiques a été revu à la baisse pour l’ensemble des couvertures ; toutes les entreprises françaises, quelle que soit leur taille, sont devenues éligibles ; enfin, les plafonds de couverture ont été rehaussés avec une possibilité de dérogation pour certaines transactions spécifiques.
Le dispositif domestique CAP prendra fin, comme prévu, au 31 décembre 2021, dans un contexte de très forte reprise économique et de normalisation des conditions de fonctionnement du marché domestique du crédit interentreprises.

Compte tenu de l’environnement de marché parfois encore incertain à l’export, le dispositif international CAP Francexport sera, quant à lui, prorogé au-delà du 1er janvier 2022, et jusqu’au 31 mars 2022 au moins, sur la base de la liste des pays de destination et au tarif actuellement en vigueur.
Le périmètre des destinations éligibles pourra ensuite être amené à évoluer après la fin du mois de mars 2022, en fonction de l’évolution de l’activité économique internationale, ainsi que du cadre temporaire de la Commission européenne. Les différents acteurs concernés (notamment les assureurs et exportateurs) seront associés à une éventuelle évolution du dispositif.
Bruno Le Maire a déclaré : « La poursuite du soutien public à la trésorerie des entreprises exportatrice, avec le maintien du dispositif Cap Francexport doit permettre aux PME et ETI de pouvoir sécuriser leur retour à l’international dans un contexte de reprise soutenue du commerce mondial. »
Franck Riester a déclaré : « Notre économie a besoin de l'international pour sa croissance, et nous sommes plus que jamais mobilisés pour accompagner les entreprises françaises sur les marchés mondiaux : nos exportateurs continueront à bénéficier de dispositifs d’assurance-crédit renforcés pour sécuriser leurs flux commerciaux aussi longtemps que nécessaire. »

CONTACTS PRESSE
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Cabinet de Franck Riester
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Communiqué de presse du Gouvernement | Paris, le 6 décmebre 2021


Etalement supplémentaire ou nouveau différé de remboursement des PGE : le soutien Etatique est toujours d'actualité !

10/01/2022

D'après Bercy, 25 à 30.000 entreprises, principalement des TPE, auront des difficultés à rembourser leur prêt garanti par l'État (PGE). Le gouvernement vient donc d'annoncer deux solutions pour les aider à passer ce cap.

D'après le ministre de l'Economie, Bruno le Maire, 35 à 40.000 entreprises, dont principalement des très petites entreprises (TPE), pourraient rencontrer des difficultés pour rembourser leur prêt garanti par l'État (PGE). "Elles voient l'échéance du printemps prochain en se disant qu'elles ne vont pas y arriver", a-t-il expliqué, ce 4 janvier 2022, sur la radio RTL. L'État vient d'annoncer deux solutions possibles pour soulager ces sociétés. Elles devront ainsi se tourner vers le médiateur du crédit, afin de demander l'une des deux solutions suivantes : soit étaler le remboursement du PGE en pouvant aller jusqu'à 10 ans (au lieu de 6 jusqu'à maintenant) ; soit commencer à rembourser non pas au printemps prochain mais six mois plus tard, fin 2022. L'une des deux possibilités pourra leur être proposée après examen du dossier en médiation.

Les représentants des PME "soulagés"

Ainsi, des TPE qui "ont le couteau sous la gorge", tout en ayant des perspectives de développement, pourront considérer ces remboursements de manière plus sereine. "Bon nombre d'entrepreneurs qui voyaient avec angoisse s'approcher les échéances de remboursement du PGE, qui viennent se cumuler, rappelons-le, avec les remboursements de reports de charges sociales et fiscales, seront soulagés par cette annonce", a d'ailleurs réagi la confédération des PME (CPME) dans un communiqué de presse diffusé dans la foulée de la prise de parole du ministre. L'organisation professionnelle espère toutefois que ce relâchement des règles sera valable pour toutes les tailles d'entreprises et pour tous les secteurs d'activité.

"697.000 PGE ont été souscrits par les entreprises", a rappelé le ministre, en faisant selon lui l'outil "qui a assuré la protection la plus efficace contre les faillites".

Article écrit par Florent Lacas, le 04/01/2022 à 15:41 | Publié par www.batiactu.com


30/12/2021

Toute l'équipe Axefia vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d'année ainsi que ses meilleurs voeux pour 2022 !
 


La prévention du risque client s'impose

14/12/2021

Bien que la sinistralité des entreprises demeure historiquement basse encore cette année, les économistes prévoient un retournement de tendance en 2022.

Une augmentation des défaillances qu'il convient de surveiller d'autant plus près que la pression sur les trésoreries tend à s'accentuer, au regard notamment de la fin du « quoi qu'il en coûte », mais aussi des pénuries de matières premières, de l'augmentation des coûts ou encore des difficultés d'approvisionnement. La prévention et la maîtrise du risque client sont, dans ce contexte, indispensables.

Christophe Pennellier, directeur commercial d'Atradius : Le sujet qui nous inquiète le plus aujourd’hui c’est en effet l’inflation avec l’augmentation du coût des matières premières, de l’énergie ou encore celui du fret, multiplié par 7 en un an ! Cette explosion des prix va maintenant rapidement se répercuter sur les trésoreries et faire peser un risque sur les marges des entreprises qui, en France étaient déjà un enjeu important.

Nous suivons également les risques opérationnels et en particulier ceux sur les approvisionnements et leurs conséquences sur la rupture des chaînes logistiques. Le secteur de l’automobile est ainsi l’un de ceux qui retient le plus notre attention sur le sujet.

La pénurie de certains composants pourrait impacter les sous-traitants déjà très fragilisés par la crise sanitaire mais également les investissements à venir qu’ils devront consentir dans le cadre de la transition énergétique du secteur. De même, les problèmes de recrutement pourraient avoir un impact sur les entreprises.

A plus moyen terme, il faudra également suivre la capacité des entreprises à rembourser leur endettement et la possibilité éventuelle de restructurer les PGE, avec le soutien de l’Etat, pour les entreprises qui auront le plus de difficultés pour faire face aux échéances de cette dette. Il s’agit là d’un point validé par Bruxelles. Enfin, concernant les délais de paiements, les retards restent raisonnables, même s’ils s’allongent. Les pouvoirs publics ont néanmoins annoncé qu’ils allaient renforcer la pression sur les entreprises, afin qu’elles les respectent.

Eric Scherer, président de l'AFDCC : Les crédit managers redoutent d’une part, un dérapage des retards de paiement et, d’autre part, des explosions de faillites. Ils le redoutent davantage maintenant en raison de la fin des aides de l’Etat, du retour de l’inflation et avec peut-être, plus tard, une perspective de remontée des taux, des pénuries de toute nature qui pèsent sur les marges des entreprises...D’autre part, le besoin en fonds de roulement augmente avec la nécessité de reconstituer les stocks. Autant d’éléments qui pourraient consommer de la trésorerie rapidement.

Il y a aussi une évolution législative avec des procédures qui ont été instituées, telles que la procédure de traitement de sortie de crise (PTSC), procédure temporaire et dérogatoire, dont on attend encore le décret d’application. Son objectif consiste à conduire au tribunal, le plus rapidement possible, les très petites entreprises en difficulté afin d’essayer de trouver une solution si elles sont encore viables.

D’autre part, nous avons également la transposition depuis le 1er octobre de la directive européenne sur l’insolvabilité des entreprises, dont nous analysons à l’AFDCC les impacts sur les créanciers. A première vue, ces nouveaux dispositifs ne sont pas favorables aux créanciers. En termes de délais de paiement, nous sommes moins optimistes que les chiffres ne le disent actuellement. Nous notons une augmentation sensible en la matière notamment dans certains secteurs comme le bâtiment où les délais de paiement commencent à devenir très longs (largement plus que 11 jours de retard). D’ailleurs, la Banque de France s’en est émue et a créé une notation sur le comportement de paiement des entreprises. Face aux retards de paiement, les crédit managers ne doivent pas hésiter à faire facturer les pénalités de retards ou autres commissions ou frais (40 euros) et refuser d’honorer de nouvelles commandes tant que les précédentes ne sont pas payées.

Des défaillances d'entreprise attendues à la hausse

Christophe Pennellier : Il convient de rester extrêmement prudent sur les prévisions de défaillances. Certes, nous sommes sur un retour à la normale, mais de façon très progressive. En 2022, nous avons fait une prévision d’une remontée des défaillances d’environ 20 °/o en France et 30 °/o dans le monde par rapport à 2021.

Comment prévenir le risque

Christophe Pennellier : l’enjeu pour les crédit managers aujourd’hui consiste à avoir des données plus prospectives et dynamiques et non plus uniquement des éléments du passé ou des éléments bilanciels. Cela passe par la collecte d’un maximum d’informations sur la capacité des clients à faire face à ses échéances. Il faut mettre en place une surveillance accrue des règlements et avoir une très grande réactivité dès lors que les paiements commencent à avoir des retards. Il convient alors de commencer par privilégier les démarches amiables. La qualité de l’information et notamment de l’information prospective est également importante. Les crédit managers doivent essayer d’avoir une visibilité sur le carnet de commandes de leurs clients, leur situation de cash et de trésorerie, les dispositifs d’aides sollicités...

Ils peuvent également s’appuyer sur un certain nombre d’outils comme les conditions générales de vente, la clause de réserve de propriété pour accélérer les règlements ou récupérer une partie de sa marchandise, les cautions, les nantissements...Ces derniers sont néanmoins lourds et coûteux à mettre en place et le résultat final n’est pas toujours à la hauteur des attentes de l’entreprise.

Nous constatons par ailleurs que, de plus en plus, les équipes commerciales sont davantage impliquées dans le suivi des règlements des clients, voire même intéressées sur l’encaissement client. Il y a donc de moins en moins cette dichotomie très forte entre les équipes commerciales et le crédit management. En interne, les crédit managers doivent être équipés d’outils qui permettent de stopper très rapidement toutes les livraisons, dès lors qu’ils constatent des retards de paiement ou des difficultés de dialogues avec les entreprises qui règlent tardivement.

L’assurance-crédit, enfin, reste le partenaire idéal du crédit manager, car elle lui permet de protéger sa marge, via l’indemnisation en cas d’impayé. Il s’agit d’une solution complémentaire à tous les outils et processus mis en œuvre par le crédit manager et qui lui donne un accès en ligne à une information actualisée pour ses prises de décisions.

Eric Scherer : Les Français qui travaillent à l’export ont tout intérêt à s’appuyer sur les prestations des assureurs-crédits en termes de garanties bien sûr, mais aussi sur leurs informations par pays et leurs informations sectorielles, pour juger de la solvabilité sur les entreprises. Nous pouvons souhaiter d’ailleurs que dans ce domaine ce ne soient pas uniquement les grandes entreprises qui y ont accès mais également les PME, voire même les TPE.

Certes, il y a la question des coûts. Ce serait d’ailleurs une bonne chose que les assureurs-crédits proposent à ces petites entreprises des tarifs réduits. Avec l’assureur-crédit, il est également possible d’envisager un partenariat avec l’assurance type « excess», qui permet de partager le risque entre l’entreprise qui prend son risque en qualité d’entrepreneur et l’assureur-crédit qui prend le relais en cas de sinistre très important, au-delà d’une certaine« franchise».

Un dispositif peu utilisé mais qui, en période de reprise, paraît être une bonne solution pour développer le chiffre d’affaires. Parmi les autres dispositifs de prévention du risque, les entreprises doivent s’appuyer sur les CGV. Il convient de les réviser régulièrement, notamment sur l’aspect de la limite de crédit : il faut se réserver la possibilité de limiter ses encours si la santé financière d’un client venait à se dégrader. Il faut identifier au plus tôt les dérapages de paiements, s’il s’agit de client récidiviste en la matière ou pas...

C’est pourquoi, il est nécessaire d’historiser ses relations clients pour gérer le risque au plus près et être très réactifs en cas de problèmes. En effet, un certain nombre de garanties ne sont plus aussi efficaces (comme les cautions personnelles ou nantissement sur FDC). Outre la clause de réserve de propriété bien entendu, nous préconisons la caution bancaire à première demande: avec la limitation des encours, elles restent le meilleur moyen de couvrir son risque.

Par ailleurs, pour mieux analyser le risque dans cette période compliquée, les comptes à fin 2020 étant maintenant connus (pour ceux qui ont été publiés), ils nous permettent de savoir dans quelle situation financière se trouvaient les entreprises et comment elles ont traversé l’année de crise. Aujourd’hui, la question est de savoir comment s’est passé leur premier semestre2021 et comment elles envisagent le second semestre, voire l’année 2022. Nous leur demandons notamment des prévisions d’activité, de chiffre d’affaires, de résultats, quel est l’état de leur trésorerie, si elles ont bénéficié d’un PGE, si elles l’ont consommé ou remboursé (en totalité ou partiellement), etc. On ne peut se passer d’aller chercher ces informations directement auprès des entreprises.

Comment accompagner les entreprises

Christophe Pennellier : L’auto-assurance est notre principal concurrent. Mais cette dernière comporte des risques car l’entreprise n’a alors pas le bénéfice de la couverture et du recouvrement.

L’assurance-crédit recouvre en effet la prévention, l’accompagnement et le conseil aux entreprises pour le suivi de leur risque client et la sélection de nouveaux clients, notamment au travers d’outils de rating. Ce sont des outils dynamiques qui permettent de suivre de près le risque client. Ensuite, le recouvrement de créances, qui peut s’avérer coûteux notamment lorsque la démarche est réalisée à l’international, est également inclus dans les contrats d’assurance-crédit y compris à l’export. Enfin, l’assurance-crédit permet de mobiliser plus facilement son poste clients et facilite l’accès aux solutions de financement court terme comme l’affacturage.

Eric Scherer : Il faut cependant se rappeler que nous n’avons pas résolu en France le problème de l’insuffisance des capitaux propres. Les entreprises ont pallié une carence de chiffre d’affaires grâce au PGE (qui est aussi une dette) et d’autres aides (subventions, chômage partiel, remises de dettes).

Cette question va se poser avec d’autant plus d’acuité que les entreprises ont besoin d’investir, dans cette phase de croissance, également pour faire face aux défis climatiques et aux défis de transition numériques, etc. Il faudra donc suivre de près la capacité d’autofinancement de ces entreprises. Il s’agit pour le coup d’un problème de haut de bilan et de renforcement des capitaux propres.

Publié le 26/11/2021 | Blog Atradius : toutes les actualités


L’agroalimentaire, le secteur qui présente les plus forts impayés

24/11/2021

A quelques jours de l’arrêt du fonds de solidarité, la France présentait encore un taux de factures impayées de 27%, ce qui représente 192Md€ de déficit pour la trésorerie des entreprises, annonce le communiqué du Tracker Sidetrade – BFM Business des impayés. 

Au 08/10/20, après un été de forte hausse sur le front des impayés, les retards de paiement ont encore augmenté au mois de septembre (27% le 20 septembre, soit 38% de plus qu’avant la crise sanitaire). Depuis début août, la France est le pays présentant les plus forts impayés parmi les pays observés. L’analyse des retards de paiement aux USA (nouveau pays suivi par le tracker) montre que ces derniers ont été nettement inférieurs à l’ensemble des pays européens au plus fort de la crise.

Une hausse violente et durable des retards de paiement

Il y un mois, le tracker Sidetrade – BFM Business des impayés dévoilait « une hausse exceptionnellement violente et durable des retards de paiement » au mois d’août en France, culminant, le 21 août, à 28% de factures non payées 10 jours après leur échéance, pour ne redescendre qu’à 25% au 30 août, 6 points au-dessus du niveau préalable à la crise du Covid. Alors que l’on pouvait s’attendre à une baisse significative à la faveur de la rentrée, les retards de paiement se sont à nouveau intensifiés au mois de septembre. Le relevé du tracker au lundi 20 septembre indique un taux de 27% de factures impayées.

«Une situation préoccupante alors que le 30 septembre a marqué l’arrêt du fonds de solidarité après 18 mois de soutien aux entreprises touchées par la crise sanitaire et économique. Si l’on prend en compte la valeur du crédit inter-entreprises en France, estimé par la Banque de France à 722 Mrd€, 27% de factures bloquées par les retards de paiement au 20 septembre représentent une perte de 192Md€ de financement pour les entreprises françaises (contre 137Md€ en moyenne avant la pandémie)» analyse le Tracker Sidetrade. 

Le commerce de détail, l’industrie manufacturière et les NTIC les secteurs les plus épargnés

L’analyse par secteur d’activités montre un relatif resserrement de l’écart entre les secteurs les plus faiblement, et les plus fortement touchés, à rebours de la tendance observée depuis le mois de mai. Alors que cet écart était de 36 points au 30 août, il n’est plus que de 24 points au 27/09. Les trois secteurs présentant le plus faible taux d’impayés sont le commerce de détail, l’industrie manufacturière et les NTIC. Les trois secteurs souffrant le plus des retards de paiement demeurent l’agroalimentaire (38%, -14 points en un mois néanmoins), les services publics et le secteur des services. 

La France, le pays présentant les plus forts impayés

A part la France et l’Italie, les pays européens observés (Royaume-Uni, Espagne, Pays-Bas, Belgique) présentent des taux d’impayés globalement stable sur un mois, et toujours inférieurs à leurs niveaux pré-pandémie. Pour rappel, la France est depuis début août le pays présentant les plus forts impayés, une situation inédite depuis le 19 mars 2021. Avec un différentiel de 8 points par rapport à son niveau pré-pandémie (+38%), elle était, le 20/09, le pays le plus impacté par la crise.

Enfin, le tracker suit à présent l’évolution des comportements de paiement aux Etats-Unis. Il met en évidence, de manière rétroactive, la très bonne tenue des délais de paiement entre entreprises sur le territoire américain au-delà du 15 juillet 2020. Au plus fort de la crise, en effet, le 4 juin 2020, le tracker indique que 23,5% des factures émises par les entreprises américaines n’avaient pas été payées par les donneurs d’ordre, 10 jours après leur émission. Ceci constituait alors une augmentation de 45%par rapport au délais de paiement moyen observé avant la pandémie (16,2%). 

Ceci est à mettre en perspective des différents pics observés en Europe sur la période, parmi les pays présentant une situation initiale comparable, souligne le Tracker. Ainsi, la France enregistrait le 16 mai 2020 un record à +98%, l’Espagne à +73% (30 mai) et l’Italie à +122% (2 mai). L’impact initial de la pandémie sur les comportements de paiement des entreprises américaines a été comparativement limité. 

Le taux d’impayés remonte en revanche de manière substantielle aux USA depuis la mi-août, pour atteindre au dernier relevé 22%, ce qui représente une hausse de 36% par rapport à la situation pré-Covid.

*A propos du Tracker Sidetrade sur les retards de paiement des entreprises

Le tracker Sidetrade restitue, semaine après semaine, l’évolution des comportements de paiement de plus de 8,6 millions d’entreprises au sein de sept pays (France, Royaume-Uni, Belgique, Etats-Unis, Espagne, Italie, Pays-Bas). Sidetrade a analysé, depuis le 1er janvier 2020, plus de 162 millions de factures totalisant 300 milliards d’euros de transactions inter-entreprises. Le tracker est en libre accès pour l’ensemble des décideurs du privé et des pouvoirs publics.

Publié par Agromedia.fr / Conjoncture - Tendance| Ecrit par La rédaction | Le 11/10/2021


La reprise s’installe, mais le risque d’impayés se renforce

15/11/2021

"Bien que la sinistralité des entreprises demeure historiquement basse encore cette année, les économistes prévoient un retournement de tendance en 2022. Une augmentation des défaillances qu’il convient de surveiller d’autant plus près que la pression sur les trésoreries tend à s’accentuer, au regard notamment de la fin du « quoi qu’il en coûte », mais aussi des pénuries de matières premières, de l’augmentation des coûts ou encore des difficultés d’approvisionnement. La prévention et la maîtrise du risque client sont, dans ce contexte, indispensables.

Selon Euler Hermes, après une récession sans précédent en 2020, la croissance économique mondiale atteindra + 5,5 % en 2021 et + 4,2 % en 2022. Une reprise principalement soutenue par les mesures budgétaires déployées par les Etats et par la politique monétaire accommodante appliquée par les autorités financières. L’activité économique repart de l’avant, ce qui est un bon signe pour les entreprises, mais le rebond aurait pu être encore plus prononcé.

« La reprise économique mondiale aurait pu être plus forte. Mais l’incertitude autour du variant delta, les quelques restrictions sanitaires toujours en place, bien que plus souples, et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement continuent de peser sur les perspectives de croissance », explique Ana Boata, directrice de la recherche économique chez Euler Hermes.

Une reprise solide pour les économies avancées

Le rebond de l’activité sera particulièrement fort dans les économies avancées, grâce au soutien budgétaire et à la progression des campagnes de vaccination. Euler Hermes prévoit ainsi, par exemple, une croissance économique de + 6,1 % en 2021 et de + 4,1 % en 2022 pour les Etats-Unis.

Côté français, les perspectives sont aussi positives : Euler Hermes prévoit une croissance économique de + 5,6 % en 2021 et de + 3,4 % en 2022. La demande domestique sera la principale contributrice de la reprise, qui aurait pu enregistrer une dynamique plus soutenue sans les tensions persistantes sur le secteur manufacturier et le marché de l’emploi.

Le commerce mondial, vecteur d’opportunités

Les échanges commerciaux internationaux repartiront également de l’avant l’année prochaine : Euler Hermes estime que le commerce mondial rebondira de + 16,9 % en valeur et de + 8 % en volume en 2021, et de + 8 % en valeur et de + 6 % en volume en 2022. De quoi offrir de belles opportunités aux exportateurs français.

« Selon nos calculs, la demande additionnelle adressée à la France atteindra + 100 milliards d’euros en 2021-2022. Une manne conséquente, qui permettra aux entreprises françaises de compenser, au moins en partie, les pertes subies en 2020 », complète Selin Ozyurt, économiste France chez Euler Hermes.

Gare à la résurgence du risque d’impayés

Malgré ces perspectives porteuses, un voyant commence à clignoter : le nombre de défaillances devrait repartir de l’avant en 2022, après deux années de contraction.

« En 2020, les soutiens publics déployés ont permis d’éviter une défaillance sur deux en Europe de l’Ouest et une défaillance sur trois aux Etats-Unis. L’extension de ces dispositifs a d’ores et déjà permis de garder les défaillances d’entreprises à un bas niveau en 2021, mais la suite dépendra de la façon dont les autorités débrancheront les aides au cours des prochains mois », explique Maxime Lemerle, directeur des recherches sectorielles et défaillances chez Euler Hermes.

Selon Euler Hermes, le retrait des mesures publiques de soutien devrait déclencher une normalisation progressive des défaillances d’entreprises. Le leader mondial de l’assurance-crédit prévoit une hausse des défaillances à l’échelle internationale de + 15 % en 2022, après deux années de recul prononcé.

Le retour à la normale des niveaux de défaillances prendra du temps : en 2022, les défaillances d’entreprises resteront inférieures de – 4 % à leur niveau de 2019. Malgré tout, la tendance est réelle : le nombre de défaillances repart à la hausse, et le risque d’impayés se renforce.

La normalisation des défaillances pourrait prendre plus de temps aux Etats-Unis

Dans les marchés émergents, la normalisation des niveaux de défaillances d’entreprises a déjà débuté, en partie du fait de soutiens étatiques moins généreux et, récemment, du renforcement des restrictions sanitaires. Chez les émergents d’Afrique par exemple, les niveaux de défaillances précrise seront rattrapés dès cette année.

Par ailleurs, la plupart des pays asiatiques enregistreront de fortes hausses de défaillances en 2022 (+ 18 % en moyenne pour la région). L’Inde verra notamment ses défaillances d’entreprises croître de + 69 % l’année prochaine.

L’Europe de l’Ouest, de son côté, enregistrera des tendances hétérogènes : l’Espagne et l’Italie subiront un fort rebond des défaillances en 2022, alors que l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas mettront plus de temps à retrouver des niveaux de défaillances similaires à ceux de 2019. Enfin, aux Etats-Unis, les défaillances d’entreprises resteront à un niveau bas en 2021 et 2022, principalement grâce au soutien public massif déployé et à un rebond économique particulièrement fort.

Un fort rebond des défaillances à prévoir en France

En France, les défaillances d’entreprises ont reculé de – 38 % en 2020. Le recul devrait se poursuivre en 2021 (– 17 %), du fait du soutien massif aux entreprises qui a été déployé dès le début de la crise et prolongé depuis. Euler Hermes estime d’ailleurs que les dispositifs publics français ont permis d’éviter plus d’une défaillance d’entreprise sur deux en 2020. Mais que se passera-t-il quand la perfusion sera débranchée ?

« Nous prévoyons un fort rebond des défaillances en France en 2022, de l’ordre de + 40 %. Ce rebond ne sera pas suffisant pour rattraper les niveaux de 2019. Toutefois, il est annonciateur d’une tendance : une reprise lente, mais progressive et durable, de la recrudescence des défaillances d’entreprises en France, synonyme de résurgence du risque d’impayés », répond Ana Boata. 

Questions à ... Laurent Treilhes, directeur commercial et marketing, Euler Hermes France

Malgré la reprise, le risque d’impayés commence à se renforcer. En contact permanent avec les entreprises, Laurent Treilhes, directeur commercial et marketing d’Euler Hermes France, a une vision précise de leurs enjeux face au contexte actuel. Entretien.

Quelles sont les perspectives pour l’économie française en 2021 ?

La reprise se dessine pour l’économie française, et c’est une bonne nouvelle. Nous estimons que le PIB français croîtra de + 5,6 % en 2021, soutenu par la réouverture des secteurs les plus affectés par la crise et la consommation des ménages. De bon augure pour les entreprises, qui vont pouvoir, au moins partiellement, compenser les manques à gagner subis pendant la crise. Toutefois, il faudra se montrer vigilant : malgré la reprise, le risque d’impayés commence à se renforcer.

Comment expliquer cette résurgence du risque d’impayés ?

La baisse des défaillances observée en 2020 et en 2021 ne reflète pas la santé financière réelle des entreprises françaises. Avant la crise, leur rentabilité était déjà sous tension, et leur endettement particulièrement fort ; au sortir de la crise, nous estimons que leur taux de marge est parmi les plus faibles d’Europe et qu’il leur faudra au moins cinq ans pour résorber la dette contractée en 2020. A ces fragilités vient s’ajouter un contexte économique qui pèse sur leurs perspectives de profitabilité : les perturbations des chaînes d’approvisionnement, avec les pénuries d’intrants et la hausse des coûts des matières premières et du fret maritime, auront un impact sur les trésoreries et les comptes de résultat. Enfin, la fin du chômage partiel, la régularisation des reports de charges fiscales et sociales et le début des remboursements des PGE représenteront des contraintes supplémentaires. De quoi envisager un retour progressif aux niveaux de défaillances constatés avant la crise.

Comment se protéger face à cette potentielle résurgence du risque d’impayés ?

Développer son chiffre d’affaires sans s’assurer d’être payé, c’est mettre en péril son activité et sa trésorerie. En ce sens, l’accompagnement par un expert du risque clients, comme un assureur-crédit est décisif. Chez Euler Hermes, nous suivons l’évolution de la situation de plus de 80 millions d’entreprises dans le monde, dont 4 millions en France, afin d’aider nos clients à se concentrer sur les meilleures opportunités commerciales. Si nos assurés subissent un impayé, nous nous chargeons de recouvrer les sommes dues auprès de leur créancier grâce à nos juristes qui maîtrisent l’art de la négociation amiable, et savent enclencher les recours juridiques appropriés. Enfin, si le recouvrement n’aboutit pas, nous indemnisons nos clients. Ce triptyque prévention/recouvrement/indemnisation est le moyen le plus efficace pour protéger sa trésorerie du risque d’impayés, tant sur les relations commerciales domestiques qu’à l’export. Une seule solution permet d’en bénéficier : l’assurance-crédit."

Publié par Option Finance | Le 10 novembre 2021 à 12h28 | Ecrit par Anne Del Pozo   


Défaillance d'entreprises : le millefeuille des outils de sauvetage s'étoffe

04/11/2021

"Avec l'entrée en vigueur de la procédure accélérée de traitement de sortie de crise, les acteurs du sauvetage d'entreprises ont en main l'éventail des outils concoctés pour aider les sociétés victimes du Covid-19. Bercy va lancer une campagne de communication pour inciter les patrons à utiliser ces mesures.

Dans quelques semaines, une campagne de communication, concoctée par une agence parisienne à la demande de Bercy et du ministère de la Justice, viendra inciter les patrons à « pousser les portes du tribunal de commerce » via des encarts dans la presse quotidienne régionale, les revues professionnelles ou les médias locaux. L'objectif : venir enfin à bout des réticences des chefs d'entreprise à utiliser les procédures de prévention avant de tomber en faillite. Car le débranchement des aides et le remboursement des premiers prêts garantis au printemps 2022 risquent d'en faire basculer dans le rouge.

Surtout, l'arsenal anti-Covid est enfin au complet. Tous les outils judiciaires sont sur la table. Les derniers décrets très attendus, concernant la procédure de traitement de sortie de crise (PTSC) créée par la loi de mai 2021, ont été publiés le 17 octobre. Réservée aux entreprises de moins de 20 salariés qui ont 3 millions d'euros maximum de passif, cette sorte de redressement judiciaire accélérée doit en trois mois geler la dette pour la lisser sur dix ans.

Dernière chance

« Cette cible représente 98 % des entreprises que l'on accompagne dans les procédures », salue Christophe Basse, président du Conseil national des administrateurs et mandataires judiciaires. Restaurants, hôtels, salles de sport… Imaginé au sein du cabinet d'Alain Griset, ministre des PME « et ficelé en moins de 24 heures » selon un observateur averti, il s'agit de sauver des structures saines, rentables, mais frappées par le trou d'air du Covid-19. Elles ont jusqu'à juin 2023 pour y avoir recours.

Dispositif de la dernière chance pour convaincre enfin les patrons d'anticiper leurs difficultés, l'outil divise. « Le public concerné sera au final très restreint. Il sera réservé à des entreprises dont le plan est quasiment prêt au moment du dépôt », commente Valérie Léger, avocate au sein du Cabinet de l'Orangerie. « J'ai un doute sur la réussite de toutes ces mesures, beaucoup de textes se chevauchent, et leur réussite dépendra de la faculté des experts-comptables à les connaître et à conseiller leurs clients », glisse Olivier Buisine, administrateur judiciaire.

« Couteau Suisse » des outils

Le fameux PTSC vient compléter le mandat ad hoc « express », procédure amiable à moindre coût destiné aux entreprises de moins de dix salariés, lancée elle aussi en mai. D'autres « mesures Covid » sont également sur la table jusqu'au 31 décembre, comme le prolongement des périodes d'observation des redressements judiciaires pendant lesquelles les dettes sont gelées.

Le mille-feuille du droit français des entreprises en difficulté, jugé tantôt efficace, tantôt trop complexe, se densifie. Il a aussi intégré l'ordonnance du 15 septembre 2021 qui transpose la directive européenne sur l'insolvabilité en refondant les classes prioritaires des créanciers.

Les biens personnels du dirigeant mis à l'abri

Leur maison, leur voiture… nombre de dirigeants se mettent en caution personnelle pour inciter les banques à leur prêter de l'argent lorsqu'ils créent leur entreprise. Mais gare quand l'affaire tourne mal. « On assistait à des cas dramatiques, où le dirigeant pouvait être mis en demeure par les banques de céder sa maison ou ses biens personnels sitôt sorti de la période d'observation du redressement judiciaire », décrit Valérie Léger, avocate au sein du Cabinet de l'Orangerie. L'ordonnance du 15 septembre 2021, qui transpose la directive européenne de restructuration préventive, change la donne. Désormais, qu'il soit en sauvegarde ou en redressement judiciaire, le dirigeant est protégé pendant toute la durée de son plan de remboursement."

 

Article écrit par Marion Kindermans | Publié le 27 oct. 2021 à 11:31 - LES ECHOS


Les encours de crédits ont bondi de 22,1% dans le BTP en 2020

16/07/2021

Tous secteurs d'activité confondus, les crédits octroyés aux entreprises ont augmenté de 13,3% en 2020, et même de 20,3% pour les petites et moyennes structures, celles-ci s'étant massivement tournées vers les Prêts garantis par l'État (PGE). Parmi les secteurs où le recours au crédit a été le plus important, la construction figure en bonne place.

Crise économique oblige, les crédits aux entreprises ont progressé de 13,3% tous secteurs d'activité confondus en 2020, et même de 20,3% pour les petites et moyennes structures, d'après la Banque de France, citée par l'Agence France Presse. Une situation qui s'explique par le recours massif au dispositif des Prêts garantis par l'État, ou PGE, mis en place par le Gouvernement en mars dernier pour soutenir les entreprises durant la pandémie de Covid. En décembre 2020, l'endettement des entreprises se chiffrait à 1.190 milliards d'euros, dont 523,7 milliards pour les PME. Et, toujours selon la banque centrale française, la construction fait partie des secteurs où le recours au crédit a le plus augmenté l'année dernière, avec un bond de 22,1% des encours.
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Les encours de crédits ont bondi de 22,1% dans le BTP en 2020

À la fin du mois de janvier, la Banque de France a indiqué que le flux de crédits accordés aux sociétés non-financières (celles produisant des biens et services marchands) sur l'ensemble de l'exercice 2020 s'élevait à 139,4 milliards d'euros. L'institution a également souligné que le flux des seuls crédits de trésorerie était de 89,1 milliards d'euros, ce qui représente "quasiment le double de 2019". Une somme qui reste pourtant inférieure aux 130 milliards d'euros de PGE octroyés en 2020, dans la mesure où certaines entreprises ont préféré rembourser dès que possible leur prêt étatique, sans attendre la fin de la période de différé - qui était à l'origine de 12 mois mais que le Gouvernement a décidé de porter à deux ans.

C.P. avec AFP, le 11/02/2021 || Publié par BATIACTU.COM


Prolongation des dispositifs étatiques

02/07/2021

 

Les dispositifs public 2020 d’aide aux entreprises sont prolongées jusqu’au 31/12/2021.

Ces aides - CAP/CAP+, CAP FRANCEXPORT - sont destinées à renforcer les couvertures d’assurance-crédit. 🛡️

Axefia vous accompagne dans la mise en place de ces dispositifs.


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Assurance-crédit Entreprise : accompagner la reprise économique en restaurant la confiance

18/06/2021

Face à la crise sanitaire inédite de la Covid-19, l’économie française a connu un recul historique de son PIB :   - 8,3 % selon les premières estimations de l’Insee. Pour pallier les effets de cette crise, l’État français a mis en place des mécanismes d’aide aux entreprises, dont notamment les PGE, pour un montant cumulé de 130 milliards d’euros à fin décembre 2020. Ces aides doivent permettre de maintenir le crédit inter-entreprises, maillon essentiel des relations économiques… mais pas à n’importe quel prix, et à condition que lesdites entreprises soient solvables et respectent leurs engagements. Pour vous prémunir des risques d’impayés, des solutions existent, telles que l’assurance-crédit Entreprise.

Quelles perspectives pour le tissu économique français en 2021 ?

Le nombre de défaillances d’entreprises en 2020, estimé à 30 000 selon la Banque de France (en baisse significative par rapport à 2019), ne doit pas masquer une réalité plus abrupte, avec des entreprises maintenues « artificiellement » à flots sous l’effet notamment des mécanismes de reports de charges et des PGE, qu’il faudra un jour rembourser. Les projections pour 2021 sont préoccupantes, avec quelques 65 000 défaillances attendues.

Certains secteurs d’activité ont été plus largement impactés par la crise, avec des pans entiers de l’économie à l’arrêt pendant plusieurs mois. À l’exportation, les douanes ont constaté une contraction globale des exportations françaises de 15,9 % sur 2020, avec des situations très diverses selon les marchés(3).

Les principaux marqueurs pour apprécier les difficultés économiques des entreprises relèvent des volumes d’activité, de la liquidité de leur bilan et de leur capacité à générer du « cash ».

Le crédit inter-entreprises, un maillon essentiel de la reprise économique


Le crédit inter-entreprises est la première source de financement des entreprises, et constitue un moteur indispensable pour accompagner le redémarrage de leurs activités. Ce maillon primordial dans la chaîne économique est lui aussi mis à mal par la crise provoquée par la Covid-19. Le manque de visibilité de l'après, sans perspective de rentrées financières sécurisées, n’est pas sans conséquences.

Les impayés fragilisent les entreprises

Incidents de paiement, factures non-réglées… Depuis le début de la crise sanitaire, les impayés subis par les entreprises se multiplient. Le sujet est capital, sachant que le crédit inter-entreprises représente pour les sociétés quatre fois le montant du crédit bancaire. 

Les impayés sont à l’origine de nombreuses défaillances d’entreprises, et les retards de paiement de plus de 30 jours augmentent à eux seuls la probabilité de défaillance de l’entreprise de 40 %.

L’assurance-crédit Entreprise au cœur du dispositif de relance économique pour protéger votre poste clients

En accordant des délais de paiement à vos clients, vous financez leur besoin en trésorerie, tout comme une banque, mais sans aucune garantie de paiement.

Le poste clients, qui représente jusqu’à 60 % du bilan des entreprises, est un actif à protéger. Au cœur du dispositif de relance économique, l’assurance-crédit apparaît comme un moyen indispensable pour garantir cet actif au vu du contexte.

L'assurance-crédit Entreprise, dont l’objet est de garantir le remboursement des pertes subies en cas d’insolvabilité constatée ou présumée de vos clients, repose sur trois principes :

  • la sélection de votre clientèle, pour apprécier le risque que vous prenez en accordant des délais de paiement à vos clients ou prospects et pour vous concentrer sur des partenaires solvables,

  • le recouvrement de vos créances impayées, par voie amiable ou judiciaire selon les cas de figure,

  • l’indemnisation des créances non recouvrées.

Au-delà de ces garanties, l’assurance-crédit Entreprise vous permet également de gérer votre besoin en fonds de roulement, de réduire le poids de vos provisions pour créances douteuses, et de rassurer votre environnement financier.

 

Publié le 14/04/2021 | Site www.groupama.fr/assurance-professionnels/ | Le 14/04/2021


Dispositif Covid19 : une nouvelle procédure collective accélérée et simplifiée pour les PME en difficultés

14/06/2021

La crise semble toucher à sa fin. Mais parallèlement les aides vont aussi disparaître ! Le risque est donc que les dépôts de bilans s’accélèrent. D’où cette nouvelle aide du Gouvernement pour vous permettre de mieux rebondir si nécessaire…

Une procédure « spéciale Covid »

Avant d'en arriver au redressement judiciaire, il existe déjà aujourd’hui une procédure dite de sauvegarde. Cependant, il s’avère que celle-ci suscite beaucoup de réticences de la part des dirigeants et dirigeantes d’entreprises. La crainte d’être soumis à une procédure longue, parfois éprouvante, et qui peut même aller jusqu’à entraîner la cession forcée de l’entreprise dans certains cas, ne sont guère perçus comme salvateurs.

Face à ces réticences, l’objectif du Gouvernement est donc de créer une nouvelle procédure temporaire, « spéciale Covid » en quelque sorte, afin de permettre aux TPE/PME qui sont en difficultés d’y recourir avec moins d’appréhension et donc de mieux rebondir.

Jusqu’à 10 ans pour apurer les dettes

Cette nouvelle procédure se caractérise surtout par sa durée d’exécution rapide de trois mois (au lieu de 6 mois au minimum pour la procédure de sauvegarde), mais aussi par le fait que le passif sera établi à partir du bilan comptable et qu’il n’y aura de déclaration de créances que par le débiteur (non par les créanciers).

Au cours de ces trois mois, un plan d’apurement échelonné des dettes sur un délai maximal de 10 ans sera mis en place et il ne sera pas possible de sortir de la procédure via un plan de cession.

Entreprises éligibles

Le bénéfice de cette procédure sera réservé aux entreprises qui répondent à l’ensemble des conditions suivantes :

  • Entreprises employant moins de 20 salariés ;
  • étant en état de cessation des paiements mais tout en disposant de suffisamment de fonds disponibles pour payer leurs créances salariales ;
  • ayant un passif déclaré n’excédant pas 3 millions d’euros ;
  • fonctionnant dans des conditions satisfaisantes avant la crise économique ;
  • et justifiant être en mesure, dans un délai de trois mois, d’élaborer un projet de plan tendant à assurer leur pérennité.

Nomination d’un mandataire judiciaire

Même s’il s’agit d’une procédure simplifiée, elle n’en reste pas moins une procédure judiciaire. Son ouverture et son opportunité seront donc examinées par le tribunal de commerce.

En outre, même si, durant la procédure, l'administration de l'entreprise reste assurée par son dirigeant, le tribunal ci-dessus n’en nommera pas moins un mandataire judiciaire, dont les missions seront les suivantes :

  • surveiller le chef d’entreprise dans sa gestion ;
  • agir au nom et dans l'intérêt collectif des créanciers ;
  • et aussi… mettre en demeure le cas échéant les associés ou les actionnaires de verser les sommes restant dues sur le montant des parts et actions souscrites par eux.

Sortie de la procédure

S’il s’avère au terme des trois mois d’observation  que la société n’est pas en mesure de présenter un plan de traitement de créances crédible, une conversion de la procédure en redressement judiciaire ou en liquidation judiciaire pourra être demandée par le dirigeant ou le mandataire.

Entrée en vigueur

Le principe de création de cette nouvelle procédure est confirmé par la loi relative à la gestion de la sortie de crise sanitaire, promulguée en début de semaine (J.O. du 1er juin). Néanmoins, son entrée en application reste subordonnée à la publication d’une ordonnance et d’un décret.

Source : LOI n° 2021-689 du 31 mai 2021, J.O. du 1er juin.

Par Sébastien Varenne | Publié le 02 juin 2021 |Site www.gerantdesarl.com

 


Une croissance record en France … Ce qui pourrait la limiter

31/05/2021

Coût des matières premières et du transport, fin des aides d’Etat et pénurie de main d’oeuvre pourraient perturber la prévision d’une croissance forte en 2021.

Le beau rattrapage de la croissance prévu cette année – 5% pour le gouvernement français et jusqu’à 5,7% pour les spécialistes de l’Union européenne – est pavé d’embûches.

« La fin du quoi qu’il en coûte et donc des aides aux entreprises peuvent poser des problèmes structurels », prévient Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au Bureau d’information et de prévisions économiques (BIPE). « Selon les secteurs, il y aura des inégalités, notamment pour l’hôtellerie et l’aérien. Le gouvernement devra bien aiguiller les plans de relance français et européen au risque de ne pas avoir une croissance aussi forte qu’attendu ».
Un cercle vertueux qu’il faut à tout prix maintenir pour éviter des défaillances en cascade.

(…)

Retards et pénalités

D’autres freins pourraient chahuter ces bons chiffres, dont la pénurie de conteneurs. « Les prix du fret maritime sont au plus haut depuis cinq ans du fait de la reprise de la demande américaine et européenne, constate Ana Boata, directrice des recherches macroénomiques chez Euler Hermes, spécialiste mondial de l’assurance-crédit. Pour l’instant ce surcoût est en grande partie absorbé par les entreprises. » Dans une note publiée mi-février, Euler Hermes estime que ce surcoût pourrait se traduire, pour les seules entreprises françaises, par un manque à gagner de 23 Milliards d’euros (Mds€). « Sur certains produits manufacturés, comme la ventilation, à cause des problèmes de transport, il faut attendre six à huit semaines au lieu d’une pour être livré », détaille Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB).
Conséquence, les pénalités de retard pleuvent.

(…)

Autre point noir, les matières premières dont les prix ont flambé. Le baril de pétrole s’affuche à plus de 67 $ (55€), le double d’il y a un an. Le cuivre, à plus de 10 300 $ (8 500€) la tonne, explose son record. Même chose pour le minerai de fer qui dépasse les 200 $ (164€) la tonne. « Cela ne va durer que quelques mois, assure Ana Boata. A chaque cycle de reprise, ce type de goulet d’étranglement existe. » Bercy a toutefois demandé à France Industrie de coordonner une task force pour améliorer la résistance des entreprises françaises dans ce domaine. Car ces hausses pèsent sur de nombreux secteurs : automobile, agroalimentaire, électronique, métallurgie, chimie et surtout bâtiment. « Nos marges se réduisent, notre croissance est freinée, constate le patron de la FFB. Il faudra attendre 2022, au lieu de fin 2021, pour retrouver notre niveau de 2019. » Or le BTP représente 10% du PIB français.

Dernier frein, le manque de main-d’oeuvre. Dans le bâtiment, 30 000 personnes de plus ont déjà été recrutées par rapport à mars 2020. Mais des milliers d’emplois restent à pourvoir. « Le marché du travail a été bouleversé, il n’est pas anormal que certains secteurs connaissent des pénuries de main d’oeuvre. Il faut juste le temps qu’il s’ajuste » souligne Anne-Sophie Alsif.


(…)


Vincent Vérier. 2021. Magazine Aujourd’hui en France n°20210520, p. 5, publié le 20/05/2021.


Les faillites ont reculé de 14% dans le monde en 2020

09/04/2021

"Malgré la profonde récession provoquée par la pandémie de Covid-19 l'année dernière, le pic attendu des faillites mondiales ne s'est pas produit, observe l'assureur crédit Atradius.

Au niveau mondial, le nombre de faillites a diminué d'environ 14% en 2020. Certaines des plus grandes économies européennes, à savoir l'Espagne, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, ont enregistré des baisses de 14%, 17%, 40% et 27%.

Deux facteurs expliquent ce repli.

Premièrement, de nombreux pays ont apporté des modifications à leur régime des faillites, afin de protéger les entreprises.

Deuxièmement, les gouvernements du monde entier ont pris des mesures fiscales pour contrer les effets économiques négatifs de la pandémie et soutenir les petites entreprises, en particulier."

 

Publié par Boursorama - Agence Option Finance (AOF) - Tous droits de reproduction réservés par AOF | Le 08/04/2021


Coface : Des solutions complètes d’assurance-crédit pour prévenir les risques de non-paiement et rester compétitifs

31/03/2021

Avec près de 75 ans d'expérience, Coface, qui opère dans plus de 100 pays dans le monde, offre à ses clients une gestion professionnelle des risques et une protection complète contre les défauts de paiements mais annonce également un important développement sur le métier information d’entreprises. Explications avec Antonio Marchitelli, le Directeur Général de Coface Europe de l’Ouest.

 

En quoi l’assurance-crédit représente-t-elle un enjeu central pour les entreprises ?

Selon les études publiées à ce sujet, le crédit inter-entreprises, qui représente un encours d’environ 700 milliards d’euros, est la première source de financement des entreprises. L’enjeu est donc considérable car 80% d’entre elles font face à des impayés ou à des retards de paiements qui fragilisent leur trésorerie. On estime ainsi que plus de 25% des faillites s’expliquent par des défauts de paiements. C’est précisément pour protéger les entreprises d’éventuels impayés que Coface leur propose une offre complète d’assurance-crédit. Il s’agit d’une garantie qui couvre les créances en cas de défaillance d’un acheteur par l’intermédiaire d’une indemnisation ou de la mise en place de procédures amiables et légales de recouvrement. Associée à un service de veille financière qui leur donne accès à des analyses des risques par pays, secteurs et sociétés, les entreprises disposent d’informations qualifiées et pointues qui leur permettent de s’orienter vers les segments les plus solvables. Nous permettons ainsi à nos clients de minimiser les risques qu’ils sont amenés à prendre et d’être les plus compétitifs possibles sur leur marché.

Quel est le contexte actuel ?

Le choc d’activité provoqué par la crise sanitaire est à la fois exogène – sa cause est extérieure à l’économie mondiale - et synchrone – il a touché tous les secteurs d’activité dans le monde simultanément, avec un impact différent toutefois. En Europe comme aux Etats-Unis, dans les premiers mois de cette année, la part de population vaccinée ne sera pas suffisante pour éviter de nouvelles restrictions. Nous constatons déjà que le premier semestre 2021 sera marqué par ces phénomènes de « stop-and-go » autant que par le prolongement des mesures gouvernementales de soutien aux économies nationales. De nombreuses incertitudes qui vont obliger les exportateurs à se montrer prudents face au risque de crédit.

 

Coface France a été parmi les premiers à mettre en place les dispositifs de soutien CAP, négociés avec l’Etat. Nous continuons d’accompagner les entreprises, avec plus de 90 Milliards de créances dans son portefeuille. Depuis le début de la crise, nous avons redoublé d’efforts pour informer et aider nos clients à poursuivre leur activité, avec des propositions sur mesure et adaptées.

Toutes les économies ont vu leur endettement public gonfler rapidement. Cette accélération est en moyenne de plus de 20 points pour les pays développés et de plus de 10 points pour les émergents. A cela s’ajoute un indice de fragilité politique et sociale accru dans de nombreux pays.

Quelles tendances observez-vous dans les entreprises ?

En 2020, il y a eu une baisse significative des défaillances d’entreprises en France (-38%), comme dans le reste du monde, grâce aux mesures mises en place par les Etats pour soutenir l’économie pendant la période d’urgence sanitaire. Mais ce constat doit cependant être fortement nuancé car cette chute des défaillances est temporaire et d’importants risques pèsent sur les moteurs de la croissance. 

Premièrement, les Français continuent massivement à épargner ce qui fait peser un gros risque sur la reprise par la consommation. Deuxièmement, l’investissement des entreprises sera durablement affecté puisqu’une PME sur deux déclarait au mois de novembre avoir l’intention de reporter ou d’annuler les investissements initialement prévus. Les projets d’embauches sont également concernés, puisque plus de 40% des PME comptaient les reporter ou les annuler. Troisièmement, le commerce mondial déjà très ralenti depuis la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis tarde à revenir à la normale.

D’après les estimations Coface, malgré des mesures de soutien (chômage partiel, PGE, Fonds de Solidarité, reports d’échéances fiscales et sociales) d’une ampleur sans précédent, 22 500 défaillances supplémentaires auraient dû être enregistrées en France en 2020. S’il est difficile de prévoir le moment précis d’occurrence de ces défaillances, celles-ci devraient se matérialiser progressivement d’ici 2022, lors de l’arrêt – probablement graduel – des mesures de soutien et du retour à la normale de l’activité, qui entraînera des besoins de trésorerie plus importants. Les effets de la crise pèseront sur l’activité des entreprises pendant plusieurs années :  59% des PME ayant obtenu un PGE comptaient commencer à le rembourser en 2022 et étaler les échéances jusqu’en 2026.

Quels outils mettez-vous en place pour aider vos clients ?

Dès le début de la crise sanitaire, toutes nos équipes se sont mobilisées afin de gérer au mieux cette situation inédite, en examinant les situations individuelles de chacun de nos clients et en leur apportant des solutions au cas par cas (report d’échéance, prolongation des délais…).

Nous avons également négocié des dispositifs exceptionnels avec les pouvoirs publics afin de continuer de soutenir les entreprises dont la situation s’est dégradée. Coface a ainsi conclu avec l’Etat français un accord visant à faire bénéficier à ses clients de couvertures complémentaires en France et à l’international (CAP, CAP+) par lequel l’Etat joue un rôle de stabilisateur en garantissant certains risques de crédit lorsqu’ils sont partiellement garantis ou considérés comme non-assurables.

Nous avons par ailleurs de nouvelles solutions qui permettent à nos clients de mettre en place une veille financière sur leurs partenaires commerciaux et leurs prospects. Si les indicateurs sont mauvais, ils ont la possibilité de souscrire dans un second temps un service de recouvrement, disponible dans tous les pays du monde.

Enfin, nous avons souhaité accompagner au mieux nos clients dans ce contexte particulier. En effet, en complément de notre métier d’assureur crédit, nous avons lancé une plateforme digitale d’informations à haute valeur ajoutée sur les entreprises. Baptisée Icon, et unique en son genre, elle est nourrie par notre immense base de données et met à disposition des outils de reporting (rapports d’information, alertes, tableaux de bord de gestion des risques), de scoring prédictif (scores et évaluation du risque acheteur) et de decisionning (avis de crédit simples ou avancés) sur des millions d’entreprises partout dans le monde. Toutes les informations que nous collectons sont monitorées, traitées et enrichies quotidiennement par nos analystes sur cette plateforme dédiée, qui permet d’évaluer précisément et en temps réel le risque acheteur. In fine, cet outil de prévention permettra aux entreprises d’être plus compétitives, de sécuriser leur chaine d’approvisionnement et de développer plus sereinement leur activité.

 

Publié par Les Partenaires de Challenges | Le 24/03/2021 | Entretien avec Antonio Marchitelli (Coface)


Les faillites sont tombées à un plus bas depuis trente ans en 2020

12/02/2021

Grâce aux aides de l'Etat, le nombre de défaillances d'entreprises a chuté de 38 % l'an passé, selon le cabinet Altarès. Le mouvement devrait durer jusqu'au printemps. La normalisation de l'activité économique verra mécaniquement les défaillances rebondir avec l'arrêt progressif des aides. Plusieurs grands noms français de l'habillement ont tout de même fait l'objet d'une procédure collective l'an passé, dont Camaïeu.

L'économie a été en quasi-arrêt pendant des mois, le pays a connu la pire crise économique depuis près d'un siècle et le PIB a plongé de près de 10 % et pourtant, le nombre de faillites a chuté de 38 % en France l'an passé. Selon la société Altares, seules 32.200 entreprises ont fait l'objet d'une procédure collective en 2020, soit 20.000 de moins qu'en 2019. Le nombre de défaillances est ainsi tombé à un plus bas depuis trente ans. Bien sûr, tout cela est dû au « quoi qu'il en coûte » lancé par le président de la République dès le début de la crise, en mars dernier. L'Etat a déversé des dizaines de milliards pour empêcher l'effondrement du tissu économique, du chômage partiel au fonds de solidarité. Un moratoire sur la situation financière des entreprises a également été appliqué, qui s'est achevé fin août. Mais même depuis, le nombre de faillites n'a pas rebondi.

En effet, les Urssaf n'assignent plus aucune entreprise au tribunal depuis le début de la pandémie. Or, ces assignations représentent environ un quart des défaillances chaque année. Comme le nombre de procédures atteint 60.000 lors d'une année de crise en France, on peut estimer que la décision des Urssaf a sauvé 15.000 entreprises. De la même façon, alors que les entreprises pouvaient assigner au tribunal leurs clients mauvais payeurs depuis fin août 2020 : « nous n'avons pas constaté de rebond fort de ces procédures, ce qui prouve que les entreprises ont fait preuve de responsabilité en préférant trouver des accords à l'amiable avec leurs débiteurs », remarque Thierry Millon, directeur des études chez Altares.

Avec tout de même une alerte importante : même si les défaillances ont été réduites, elles menacent plus de 130.000 emplois. Ce chiffre important s'explique par les dépôts de bilan de grands noms de l'habillement touchés par la crise, tels que La Halle, Camaïeu ou encore Celio.

Jusqu'à quand l'accalmie sur le front des défaillances va-t-elle durer ? :  « Sur les deux premières semaines de janvier, mois où les défaillances accélèrent traditionnellement car les entreprises ont clôturé leurs comptes, il n'y a pas de rebond non plus. On recense environ 400 procédures par semaine contre 700 en moyenne l'an dernier. Le coup d'accélérateur sur la croissance ne viendra pas avant que la campagne de vaccination soit très avancée et que nous soyons proches de l'immunité collective ». D'ici là, les mesures de soutien vont perdurer selonThierry Millon.

Pour les économistes d'Euler-Hermes, le recul des défaillances en 2020 est de toute façon purement mécanique et statistique : il ne reflète pas la réelle santé financière des entreprises. Ils tablent sur 50.000 défaillances cette année et 60.000 l'an prochain. Elles « ne devraient augmenter que progressivement à partir de mars, prévoit Thierry Millon. Aujourd'hui, la situation sanitaire et économique est trop indécise pour que les aides soient débranchées vite et que les Urssaf reprennent leurs assignations. La prudence va dominer au premier semestre ».

« La capacité de l'Etat, des banques, des Urssaf et autres institutions à segmenter les populations d'entreprises pour définir celles qu'il faut aider et celles qu'il faudra laisser tomber sera déterminante. L’'enjeu de 2021 sera de faire le deuil des entreprises les plus fragiles pour sauver celles qui sont viables et de réallouer les liquidités aujourd'hui distribuées trop aveuglément à toutes les entreprises ».

Car l'idée sera bien de réorienter les aides comme le dit le directeur des études d'Altares. Avec un risque qui va croître, celui du défaut de paiement, susceptible de provoquer un danger pour les fournisseurs. Les défaillances des clients pourraient bien se multiplier, créant ainsi un effet domino.

 

| Publié par Les Echos | Le 19/01/2021 | Ecrit par Guillaume de Calignon


Assurance-crédit (garantie de l’impayé) et entreprise de travail temporaire (ETT)

12/01/2021

L’Entreprise de Travail Temporaire (ETT) est très exposée au risque de crédit de ses clients.

Sa clientèle est éclatée, il lui faut par exemple 250 clients pour réaliser 5 M€ de chiffre d’affaires annuel. Son activité est par nature «sinistrogène» car l’ETT facture d’une part des salaires et des charges sociales à crédit, et d’autre part ses créances sont dites « chirographaires » soit sans aucun privilège. La conjonction de facturer les salaires à crédit et la condition de créancier chirographaire (par opposition au fait que les salaires et charges sociales sont ordinairement des créances super-privilégiées)  fait que le danger d’impayé est très présent pour l’ETT . La quasi-totalité des ETT sont assurées-crédit et si elles ne le sont pas, elles intègrent obligatoirement une gestion du risque client dans leur processus décisionnel. Les ETT ont une clientèle locale mais elles peuvent exercer leur métier hors des frontières par l’intermédiaire de filiales installées à l’étranger. Le risque peut porter sur un seul client avec une exposition de  plusieurs centaines de milliers d’€.

L’assurance-crédit dans l’intérim - pourquoi faire ?

Avant de prospecter un client ou si un client consulte l’ETT, cela déclenche une recherche d’information dans un premier temps auprès du courtier Axefia, dans un deuxième temps une interrogation auprès de la compagnie.

Axefia renseigne l’assuré sur l’identité du client, son « assurabilité », son niveau de solvabilité. L’affaire se concrétise, dès lors l’assuré interroge la compagnie et demande une garantie. Cette garantie est sa vraie protection en cas de survenance de l’impayé à l’échéance  ou à l’ouverture de la procédure judiciaire.

Une fois la garantie demandée, la réponse peut-être soit : acceptée, limitée ou refusée. Si la garantie est limitée ou refusée l’assuré peut obtenir les explications sur le pourquoi de cette restriction. Ainsi il pourra en parler avec son client. Il va également pouvoir demander à Axefia d’insister pour obtenir le niveau de garantie qu’il demande. Il fait une « insistance ». Statistiquement Axefia obtient environ 50% de succès sur ses demandes d’insistances quelque-soit la compagnie concernée (celle de l’assuré). Enfin, si le client ne paie pas, l’assuré le remet au contentieux chez son assureur-crédit qui va agir en recouvrement puis éventuellement indemniser. L’assurance-crédit est un service qui intègre 3 fonctions : la prévention, le recouvrement, l’indemnisation si les 2 premiers services ont échoué.

Le rôle du courtier spécialisé Axefia est également de négocier les meilleures conditions tarifaires pour l’assuré. Pour l’assuré la prestation du courtier est gratuite car intégralement rémunérée par la compagnie. C’est un spécialiste du métier de l’assurance-crédit à la disposition de l’assuré pour la négociation de son contrat, au quotidien proche de l’assuré pour obtenir les meilleures garanties possibles sur les clients.

Crise COVID-19 - Les garanties CAP et CAP+ gouvernementales

Les compléments d’Assurance-crédit Publics (CAP/CAP+) vous permettent de bénéficier de garanties supplémentaires sur vos acheteurs les plus risqués et s’ajoutent aux garanties émises dans le cadre des conditions standard de votre contrat d’assurance-crédit.

Jean-Michel PONDEMER


Assurance-crédit (garantie de l’impayé) et agro-alimentaire le rôle du courtier spécialisé

11/01/2021

L’industrie agro-alimentaire a généralement des marges brutes et nettes faibles. Les traders de l’agro ont des marges très faibles. La valeur des livraisons peut être très élevée car on livre par camions ou containers. L’entrée en relation se fait souvent à distance, sans visite sur place, car le client est physiquement éloigné du fournisseur. On ne se connaît pas et pourtant les quantités demandées sont importantes y compris pour une première livraison et le marché peut être traité très rapidement. A côté du risque de crédit, le risque de fraude par usurpation d’identité (1) ou de carambouille (2) est très fréquent. Dans l’agro, les équipes commerciales doivent être très réveillées sur le risque de fraude.

L’assurance-crédit est une réponse pour ces risques. Pour le risque de crédit, le fournisseur interroge l’assureur pour un montant de garantie sur son client ou prospect, il fait une demande de « limite de crédit ». Généralement l’assureur-crédit connaît le client, il répond de l’instantané à 24h00 lorsque le client est situé en Europe, le délai de réponse peut-être plus long pour les clients situés dans les pays tiers. La réponse de l’assureur-crédit peut être "favorable à 100%", ou "favorable partiellement" ou "refus". En cas d’acceptation partielle ou refus, il motive sa décision. L’assuré est garanti dans la limite de ce qui a été accepté par l’assureur.

Une fois la garantie obtenue ou avant de solliciter la garantie, l’assuré doit s’interroger sur le risque de fraude . Quelle est l’origine de ce nouveau client ? Est-il connu ? Y-a-t-il eu des changements de Direction récents ? Où est-il installé ? Son activité sur les sites est –elle conforme au produit demandé ? Le numéro de téléphone est –il conforme ? Format de l’adresse e-mail…

En quoi le courtier peut-il contribuer à faciliter votre vie d’assuré-crédit ?

Le courtier, dont l’intervention est gratuite pour l’assuré, négocie pour vous le meilleur contrat, celui qui correspond le mieux à votre risque, aux meilleures conditions tarifaires. Ensuite il vous accompagne dans la gestion au quotidien de votre contrat. En présence d’une limitation ou d’un refus de garantie il peut intervenir en insistance. Axefia obtient en moyenne 50% d’amélioration sur les garanties limitées ou refusées, toutes compagnies confondues. Le courtier vous donne des explications complémentaires sur ces décisions restrictives afin que vous puissiez évoquer le sujet « crédit » avec votre client si vous le souhaitez.

Le courtier qui travaille avec de multiples bases de données est une aide précieuse pour  détecter le risque de fraude par usurpation de nom ou carambouille.

(1) Usurpation d’identité. Le client fraudeur usurpe l’identité d’une entreprise solvable et fait livrer sur une destination détournée. Le risque sur usurpation d’identité est un vol non garanti par le contrat d’assurance-crédit qui ne garantit que l’impayé, il peut être garanti par un contrat « risque de fraude ».

(2) La carambouille. C’est un client ancien ou nouveau  qui fait exploser son crédit fournisseur et part avec la caisse. Ce risque est garanti par le contrat d’assurance-crédit .

Jean-Michel PONDEMER


"Comment renforcer la surveillance du risque client pour assurer la pérennité de son activité"

09/12/2020

Si dans un premier temps les dispositifs d’aides de l’État ont permis de juguler les défaillances d’entreprises et l’augmentation des délais de paiement, les entreprises ne cachent pas leurs inquiétudes pour cette fin d’année.  Une tendance qui s’est d’ailleurs renforcée avec ce second confinement et la fermeture des commerces dits "non essentiels".

L’Insee note ainsi que « dans les services, les chefs d’entreprise restent assez pessimistes sur leurs propres perspectives pour les trois prochains mois et les industriels sont moins optimistes qu’en août sur la production à venir ». Dans ce contexte incertain et tendu, nombre d’entreprises constatent d’ailleurs une dégradation des délais de paiement, notamment depuis cet été.

« Depuis la fin du mois de juillet, nous constatons un étirement des délais de paiement de 20 à 25 % par rapport à la même période en 2019, mais également par rapport au mois de juin, déclare le Credit Manager d’une entreprise spécialisée dans le négoce de sanitaire et chauffage, également administrateur à l’Association Française des Crédit Managers (AFDCC). Les chiffres du mois d’août ne devraient pas être meilleurs. Une tendance qui illustre les difficultés que commencent à rencontrer certains de nos clients et en particulier ceux qui travaillent dans le BtoB ».

Les craintes des fournisseurs se portent surtout sur les entreprises déjà fortement endettées avant le début de la crise, et qui ont par ailleurs bénéficié du Prêt Garanti par l’État (PGE), des reports de charges et du chômage partiel. Aujourd’hui, alors que tous ces dispositifs d’aides commencent à toucher à leur fin (sauf pour certains secteurs d’activité) et que l’activité des tribunaux de commerce reprend progressivement, les entreprises s’attendent à une forte hausse du volume des liquidations et redressements judiciaires. Tout l’enjeu pour elles consiste donc à les anticiper et à identifier au mieux ceux qui, parmi leurs clients, pourraient se retrouver en difficulté financière. Il convient à cet effet de renforcer la surveillance du risque client pour assurer a minima la pérennité de son organisation.

S’en remettre aux assureurs-crédit

Pour celles qui sont assurées clients, le premier niveau d’alerte repose sur l’évolution du niveau d’encours garanti. « Depuis le début de la crise sanitaire, nos niveaux d’encours garantis octroyés par notre assureur-crédit Euler Hermes ont diminué, voire ont été supprimés pour plus de 30 % de nos clients, précise Katrin Reimann, gestionnaire de risques et Credit Manager de Gascogne S.A. Nous limitons alors les commandes aux seuls encours garantis par notre assureur-crédit et ce, tant que le client n’a pas réglé ses échéances précédentes ».

Dès lors que l’assureur-crédit ne couvre plus les encours, le mot d’ordre, dans la plupart des entreprises, consiste à veiller scrupuleusement à ce que leurs clients respectent les délais de paiement, et à ne pas accepter de nouvelles commandes tant que les factures précédentes n’ont pas étés réglées.

Multiplier et croiser les sources d’informations financières

Parallèlement, et afin de ne pas se limiter aux décisions de couvertures des assureurs-crédit, les entreprises tendent également à multiplier, depuis quelque mois, leurs actions de suivi et d’analyses du risque client. « Depuis mars dernier, nous réalisons une balance âgée toutes les semaines (comptes clients qui ne sont pas soldés déclinés par tranches d’âge), contre tous les mois en période post-crise, ajoute Katrin Reimann. Nous détectons ainsi beaucoup plus rapidement les éventuelles dégradations de comportements de paiement de nos clients et pouvons agir en conséquence auprès de nos clients retardataires ». Les recours aux prestataires d’information d’entreprises se démocratisent également.

« Nous n’hésitons pas à multiplier nos sources d’informations financières et à croiser ces différentes données pour affiner notre connaissance du risque client, précise Katrin Reimann. Nous allons ainsi chercher des informations sur la base de Bureau Van Dick (BVD) ou auprès de la société Urios. Une démarche que nous entendons aujourd’hui renforcer au regard du contexte en sourçant des données auprès d’autres prestataires comme Infolegale ou le Comptoir Fiduciaire de Paris ». D’autres entreprises recourent à ces prestataires pour réaliser des analyses, des Benchmarks et des comparaisons, notamment sur l’évolution des comportements de paiement et de la santé financière de leurs clients.

Favoriser la proximité client

Le recours aux commerciaux pour récupérer des informations à la source, directement auprès des clients, devient également la norme pour de nombreuses entreprises.

« Nous privilégions également plus que jamais le dialogue direct avec nos clients, précise Isabelle Costes, responsable Credit Management d’Hydro Building System France (HBSF). Nous échangeons sur les mesures qu’ils ont mises en place ainsi que sur les dispositifs qu’ils ont sollicités (PGE, chômage partiel, reports de charges, etc.), sur l’état de leur carnet de commandes et des chantiers en cours, sur les soutiens ou pas de leurs banques… Le profil du dirigeant reste un facteur déterminant chez nos clients, quant à la capacité de résilience de la société. Autant de démarches dans lesquelles nos commerciaux sont fortement moteurs et impliqués ».

Sur la base des informations ainsi recueillies et de l’évolution du risque client, les entreprises mettent en oeuvre différents dispositifs : diminution des délais de paiement octroyés, paiement comptant, garanties bancaires, paiement direct par le client final pour les sous-traitants dans le secteur du BTP notamment.

Concilier prévention des risques et poursuite d’activité 

Au-delà de la prévention et de la maîtrise du risque, l’enjeu pour les entreprises aujourd’hui consiste également à sécuriser leur chiffre d’affaires.

« Elles ne peuvent en effet se permettre de se priver d’un client sous prétexte qu’il est « de moyen à très fort risque », indique Laura Delmas, fondatrice et dirigeante d’ACM Experts. Pour concilier la prévention des risques avec la poursuite de leur activité, nous leur recommandons, entre autres, de discuter directement avec les dirigeants de leurs entreprises clientes et de renégocier avec eux les conditions de règlements, les délais de paiement consentis et les niveaux d’encours octroyés ».

Publié par gpomag.fr | 12/11/2020 |


Des bilans d’entreprises de plus en plus confidentiels

03/12/2020

En deux ans, la proportion de bilans confidentiels a fait un bond de 10 %. Leur augmentation rend de plus en plus délicate la maîtrise des risques de solvabilité pour des entreprises déjà en perte de repères.

Cette raréfaction de la donnée financière est une tendance émergente depuis 2016 : plus de 6 entreprises sur 10 (63 % au 31 octobre 2020) font valoir leur droit à la confidentialité des bilans, quand d’autres ne publient… pas du tout !

Infolegale, qui accompagne les entreprises dans l’évaluation et la maîtrise des risques de solvabilité, de conformité et de fraudes, liés à leur environnement économique, propose un tour d’horizon par régions et par secteurs.

Dans le contexte d’incertitude ambiant, les entreprises ont plus que jamais besoin d’améliorer de manière significative la connaissance de leurs relations d’affaires. Face à ce besoin grandissant, toute la difficulté pour les entreprises consiste donc à collecter et à interpréter les données disponibles pour améliorer la pertinence de l’analyse de leurs risques.

« La crise sanitaire vient accentuer la raréfaction des bilans disponibles. Cela n’impacte pourtant pas la capacité d’Infolegale à prédire les défaillances d’entreprises. En effet, nous avons d’une part, obtenu des autorités l’accès aux bilans confidentiels que nous prenons en compte dans notre scoring, d’autre part, nous complétons ces informations par des données alternatives aux données bilantielles. Ces informations que nous collectons et que nous produisons relèvent des comportements de paiement et des affaires contentieuses, elles constituent des signaux forts et des signaux faibles, complémentaires. Elles sont fortement discriminantes en termes d’anticipation des défaillances d’entreprises et nous permettent de proposer un score hautement prédictif (même en l’absence de bilans disponibles qui demeurent néanmoins une information exploitée pour l’anticipation des risques) », affirme Bertrand Laffay, co-fondateur et Directeur général d’Infolegale.

Une tendance forte à la confidentialité des comptes

Les conditions et options de confidentialité des bilans sont encadrées par des dispositions règlementaires (Loi Hamon de 2014, Loi Macron II de 2015, Loi Pacte de 2019 notamment). Pour y prétendre, les entreprises doivent satisfaire au moins deux des critères suivants : Désormais, une grande majorité des entreprises qui déposent leurs comptes recourent à cette option. Elles étaient 53 % au 31 octobre 2018, 58 % à la même période en 2019, et 63 % en 2020, soit + 10 points en deux ans, analysent les experts d’Infolegale.

Après une augmentation de + 8 % en 2019, le nombre de comptes déposés au 31 octobre 2020 apparaît en net recul (- 14 %). Selon les analyses effectuées par Infolegale, cette tendance s’explique par les dispositions de l'ordonnance n° 2020-318 du 25 mars 2020, relative à l’état d’urgence sanitaire, qui a ouvert un délai de trois mois supplémentaires pour approuver les comptes annuels clos entre le 30 septembre 2019 et le 10 août 2020.

Des disparités importantes selon les régions

Si la tendance est partout à la hausse, les régions Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté sont celles où les entreprises sollicitent le plus la confidentialité (au moins 7 entreprises sur 10 publient avec une option de confidentialité).

Non publication des comptes annuels

L’Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les régions dans lesquelles plus de la moitié des entreprises ne publient pas leurs comptes (jusqu’à plus de 6 sur 10 en Île-de-France). Elles sont en revanche à peine plus de 3 sur 10 en Pays de la Loire, Bourgogne Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes.

Comportement sectoriel

Parmi les secteurs qui publient le moins leurs comptes, hormis l’industrie de l’habillement, figurent ceux des services, fortement impactés par la crise sanitaire.

À l’inverse, les activités liées à l’industrie comptent parmi celles qui publient le plus.

Quelles qu’en soient les raisons (se préserver de la concurrence, éviter la négociation des prix, préserver son image…), la tendance à la confidentialité des comptes se développe alors que le besoin des entreprises d’évaluer le risque client ou fournisseur est plus prégnant.

Sécuriser son environnement devient un enjeu primordial en période de crise sanitaire et d’accroissement des risques de défaillances d’entreprises.

|| Publié le 17 novembre 2020 par gpomag.fr ||


ROI de l’assurance-crédit : coût réel d’un impayé

 

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"Le BTP est plus exposé que la moyenne au risque de défaillances"

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